Quelles constructions pointer du doigt à Lomé, ou au Togo comme référence en terme de patrimoine identitaire? La question est revenue plus d’une fois au cours d’une rencontre organisée à Lomé le 25 Juillet 2018 et orientée sur l’afro-futurisme dans l’architecture, l’urbanisme et la gestion urbaine.
Selon bon nombre de Togolais, il est patent de constater que peu sont ces édifices publiques, ces immeubles qui révèlent vraiment l’identité culturelle du Togo si ce n’est des constructions à casser la vue avec des vitres. Certains jeunes interrogés sur leur rêve d’une ville africaine, mieux du Togo, n’ont pas hésité de faire référence aux villes européennes et américaines.
Des architectes urbanistes ont été dans le viseur. Mais ils soutiennent que tout est une question de manques d’informations et plus encore, de volonté politique.
« Certains pensent que construire vis-à-vis de notre identité c’est faire comme au village et donc synonyme de se rabaisser« , a fait noter Rolande Akpedze Konou, architecte urbaniste et de renchérir « Il faut de la sensibilisation au niveau des consommateurs et usagers. Nombreux sont ceux qui assimilent le matériau terre à la pauvreté. Ils se disent que la terre c’est pour les zones rurales et le béton, pour les zones urbaines ».
« Pour construire avec la terre, un matériau très sensible, le premier principe est de protéger par le haut et par le bas » recommandent d’autres architectes urbanistes pour qui, construire avec la terre revient relativement moins cher qu’avec du ciment entièrement.
Selon beaucoup d’observateurs, beaucoup d’efforts restent à faire même si quelques rares initiatives se prennent. Entre autres, la construction toute en bambou de la médiathèque du Fonds d’appui à l’insertion économique des jeunes (FAIEJ) et du parc urbain FAO qui est un espace boisé, clôturé en bambou avec une vitrine, réservée à la vente de produits locaux, faite en terre.
Cornelius Aïdam, ex ministre togolais de la communication lui, recommande que le pays se dote d’une véritable politique qui permette d’avoir au moins une ville futuriste au Togo.
‘Des Togolais s’interrogent sur leur patrimoine identitaire’
Il y a quelques années sous la tyrannie sanglante du tyran Eyadéma Gnassingbé, nos prénoms avaient été unilatéralement changés au nom de ce que la dictature appelait à l’époque ‘authenticité’. Nos prénoms dits importés, qui ne sont en réalité pour la plus part que nos prénoms de baptême. C’est ainsi que sur mon acte de naissance, mon prénom Clément est barré à l’encre rouge pour le laisser que mes prénoms africains de Koffi et Mensah.
Aujourd’hui, sous la dictature sanglante du fils, soutenu par des racistes et autres esclavagistes, ces dangereux hypocrites, on nous parle de patrimoine identitaire.
Nul n’a besoin de toute une série d’épithètes pour comprendre que ce patrimoine c’est un drame et ce drame, c’est précisément la dictature, qui, pour mieux se soumettre le peuple Togolais, l’endort par des questions qui ne sont d’aucune nécessité. Car, le patrimoine identitaire, c’est cela qu’apporte la culture propre mais aussi ce qui nous est offert par l’extérieur. Ainsi, il n’est pas nécessaire de faire d’un principe d’identité unilatéral le fondement de l’être, mais il faut accueillir dans l’être la pluralité des forces du réel. Alors notre patrimoine identitaire, c’est un tout, c’est aussi une capacité à nous nourrir des différences.
Dépassons ces questions qui ne sont pas importantes et concentrons nous sur cela qui importe: la dictature. Il faut se rebeller contre ces criminels, il faut résister ces terroristes qui, depuis 1967 ont pris en otage notre liberté.