L’armée djiboutienne est au centre de fortes accusations de viol. Deux associations de la société civile ont interpellé l’ONU à ouvrir des enquêtes pour situer véritablement les responsabilités.

Il s’agit de l’ONG française Femmes Solidaires et le comité des femmes djiboutiennes contre le viol et l’impunité (Cofedvi) qui ont lancé jeudi une pétition internationale. Elle devra être adressée au futur secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

Les responsables de ces associations ont au préalable, adressé des photocopies de plaintes et de certificats médicaux à la commission de l’ONU sur le statut des femmes. Celle-ci a demandé une réponse au gouvernement djiboutien qui n’a toujours pas réagi, selon Femmes Solidaires.

Vingt Djiboutiennes avaient mené en France et en Belgique une grève de la faim pour interpeller la communauté internationale. La mobilisation a porté des fruits, débouchant sur l’adoption en mai d’une résolution au Parlement européen invitant « les Nations unies à enquêter sur la situation des droits de l’Homme à Djibouti, en particulier la situation des femmes dans ce pays ».

« Avec une enquête, le gouvernement djiboutien ne pourra plus dire que ces femmes mentent, qu’elles sont manipulées à des fins politiques », a expliqué Sabine Salmon, présidente de Femmes Solidaires.

En avril, un porte-parole du gouvernement de Djibouti avait déclaré à l’AFP que ces allégations n’avaient aucune crédibilité. Depuis 1991, aucune preuve n’a été fournie aux autorités djiboutiennes pour étayer ces affirmations.

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