La corruption, tant au niveau international que national, a de l’influence sur les crimes environnementaux et la criminalité organisée. Affissi Ifambi, juriste à l’Alliance nationale des consommateurs et de l’environnement (ANCE) Togo, invite à l’élaboration de stratégies efficaces afin de les combattre.
M. Ifambi explique que la « corruption verte » se réfère à la corruption liée aux crimes environnementaux, tels que le braconnage, la déforestation illégale, et le trafic d’espèces protégées. Les individus ou groupes criminels utilisent la corruption pour contourner les lois et régulations environnementales. « Par exemple, lorsqu’une personne souhaite capturer une espèce protégée, elle peut soudoyer un fonctionnaire chargé de la protection de cette espèce. En échange d’un pot-de-vin, ce fonctionnaire peut indiquer des moments où les patrouilles de surveillance seront absentes, permettant ainsi la capture illégale de l’espèce », a-t-il expliqué.
Faux permis et facilitation des activités criminelles
Pour ce juriste, la corruption facilite également la création et la distribution de faux permis. « Ces documents falsifiés permettent aux criminels de transporter et de vendre des espèces protégées sans éveiller les soupçons des autorités », a-t-il souligné en ajoutant que grâce à cette corruption, les criminels peuvent opérer plus librement et en toute impunité. « Par exemple, un réseau criminel peut soudoyer des fonctionnaires pour obtenir de faux permis de transport, facilitant ainsi la circulation de leurs produits illégaux à travers les frontières ».

Impact de la corruption verte sur la criminalité organisée
Pour ce juriste, la corruption verte ne se limite pas aux crimes environnementaux. « Les profits générés par ces activités illicites peuvent financer d’autres formes de criminalité organisée. L’argent obtenu par la vente illégale d’espèces protégées peut être utilisé pour acheter des armes ou financer des activités de blanchiment d’argent », a fait comprendre le juriste de l’ANCE Togo. Il poursuit que ces armes peuvent ensuite être utilisées pour des braquages, des enlèvements ou d’autres activités criminelles, créant ainsi un cycle de criminalité qui s’auto-alimente.
Pour lutter contre la corruption verte et son lien avec la criminalité organisée, le juriste de ANCE insiste qu’une réponse globale et coordonnée est nécessaire. « Les gouvernements, les organisations internationales et les ONG doivent travailler ensemble pour adopter des lois plus strictes et des sanctions plus sévères contre les crimes environnementaux et la corruption. Augmenter les ressources allouées à la surveillance et à l’application des lois environnementales. Mettre en place des mécanismes pour garantir la transparence et la responsabilité des fonctionnaires chargés de l’application des lois environnementales ». « Faciliter la coopération entre les pays pour combattre le trafic transfrontalier d’espèces protégées et d’autres produits illégaux. Sensibiliser le public et les entreprises aux conséquences de la corruption verte et aux moyens de la prévenir », a-t-il proposé.
Notons que l’ANCE Togo est au cœur de toutes les politiques publiques liées à la transparence, lutte contre la corruption, lutte contre le blanchiment des capitaux et de promotion de l’intégrité de la fonction publique au Togo, et en Afrique de l’Ouest.