Ça torture toujours au Togo et nombreux sont ceux qui en font les frais selon des défenseurs des droits de l’homme. Un cas a fait tache d’huile. Le Togo est condamné par la Cour de Justice d’Afrique de l’Ouest à verser des réparations à la victime.

C’est une bagatelle de 30 millions de Francs Cfa que le Togo est condamné à verser et sommé de mener une enquête immédiate sur la plainte de la victime.

Tout le malheur de Madame S, c’est d’avoir participé à des manifestations politiques. Cette commerçante de 40 ans, selon le CACIT et l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) est arrêtée par des agents des forces de l’ordre le 7 septembre 2017. La suite pour cette mère de 4 enfants, c’est des actes de torture et des mauvais traitements que lui ont infligés les forces de police.

Cette condamnation de l’Etat togolais résonne chez les défenseurs des droits de l’homme comme une victoire pour la victime, mais aussi pour le Groupe d’intervention judiciaire SOS-Torture qui a mené ce combat juridique. Depuis 2011, précisent-ils, c’est la 7ème fois que le gouvernement togolais est rappelé à l’ordre par les instances internationales pour des cas de torture et de mauvais traitements.

Le Groupe d’intervention judiciaire SOS-Torture en Afrique appelle les autorités togolaises à mettre en œuvre sans délai la décision de la Cour; réaffirmer l’interdiction des actes de torture et garantir que les victimes aient accès à des réparations. Aussi, invite-t-il le Togo à déclarer explicitement dans le code pénal que les actes de torture sont répréhensibles et engagent la responsabilité des auteurs et de leurs complices.

«Au Togo, la torture se pratique en toute impunité. Les condamnations répétées de l’Etat togolais par la Cour de Justice de la CEDEAO sont la preuve de la faiblesse de notre système judiciaire quand il s’agit de protéger les plus vulnérables », a relevé Maître Ferdinand Amazohoun, avocat de la victime et membre du GIJ SOS-Torture en Afrique.

Faudra-il le rappeler, le département d’Etat américain a dit dans un rapport publié le 11 mars 2020 que ça torture (encore) au Togo.

Voltic Togo