L’échec de l’Organisation des nations unies et des leaders mondiaux sur les politiques des drogues, de santé et de droits humains est bien patent. Ce 1er mai 2019, 329 ONG ont appelé à un engagement mondial fort pour mettre un terme aux violations flagrantes des droits humains à l’encontre des consommateurs de drogues et répondre de manière urgente aux enjeux de santé publique.

Entre 2009 et 2015, le nombre de décès liés à la drogue a augmenté de 60%. Pour la seule année 2015, ce nombre a atteint 450 mille, représentant environ 50 décès toutes les heures. L’engagement de réduire de moitié l’incidence de VIH parmi les personnes injectrices de drogues d’ici 2015, conclu il y a huit ans, n’a pas été atteint. La prévalence du VIH a, au contraire, augmenté d’un tiers parmi les personnes injectrices de drogues pendant cette période. De plus, au niveau mondial, 6 personnes consommatrices de drogues sur 10 vivent avec l’hépatite C. Plus encore, 168 mille personnes sont décédées d’une overdose en 2015.

Et pourtant, relèvent ces ONG, ces dommages sont évitables. Les rapports présentés lors de la 26ème Conférence internationale sur la réduction des risques à Porto au Portugal, cette semaine, démontrent que la réduction des risques et les politiques des drogues centrées sur les droits humains et la santé peuvent sauver des vies. Ils peuvent aussi prévenir la propagation du VIH et de l’hépatite C, préserver la dignité et renforcer l’autonomisation des personnes usagères de drogues. Mais, selon ces ONG, cela requiert un engagement fort de la part des gouvernements et de l’ONU.

« Les preuves concernant la réduction des risques sont irréfutables. Il est honteux que les gouvernements soient encore incapables de soutenir et de financer les services de santé pour certaines des personnes les plus marginalisées », a déclaré la directrice de Harm Reduction International (HRI), Naomi Burke-Shyne.

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