Les manifestations de soutien aux quelque 200 écolières enlevées par le groupe islamiste armé Boko Haram sont désormais interdites dans la capitale fédérale nigériane Abuja. L’annonce est faite par la police qui invoque le risque d’attentats.

Les Nigérians se disent bien étonnés par l’interdiction de toute manifestation en faveur du #BringBackOurGirls (Ramenez nos filles).

Les organisatrices des protestations ont contesté la légitimité de cette mesure, s’interrogeant sur une éventuelle motivation politique, mais le chef de la police Joseph Mbu a affirmé que l’interdiction répondait à la menace d’infiltration d’«éléments dangereux» pouvant commettre des attentats.

Sur Twitter, la responsable des manifestations, Oby Ezekwesili, a asséné qu’il n’y avait «pas du tout» de «base» pour «interdire un rassemblement pacifique» à Abuja.

«Cette décision est folle», a réagi l’avocat des organisatrices, Femi Falana, assurant que cette décision allait être contestée en justice «aussi vite que possible».

Un nouveau rassemblement doit tout de même se tenir mardi 03 Juin dans la capitale fédérale, selon une porte-parole.

Le sort des jeunes filles kidnappées dans leur lycée dans l’État de Borno, épicentre de l’insurrection islamiste, a suscité une immense mobilisation internationale, notamment sur les réseaux sociaux sous le hashtag #Bbringbackourgirls.

Le 28 mai, pour la première fois, des débordements ont eu lieu, quand des jeunes hommes ont attaqué les manifestantes à l’aide de bouteilles, de pierres et de chaises.

Le chef de la police, Joseph Mbu, a déclaré dans un communiqué que l’apparition d’un second mouvement, «Release Our Girls» (Libérez nos filles), soulève «une sérieuse menace sécuritaire» avec, «selon des informations» parvenues à la police, le risque que «des éléments dangereux» ne se mêlent aux manifestations pour y déclencher des «explosifs».

AFRICA RENDEZ-VOUS / AFP

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