La tuberculose continue de faire des dégâts dans le monde. Le Togo n’est pas épargné, entre 2500 et 3000 cas de tuberculose sont dépistés chaque année et 10% en meurt. Ces chiffres ont été communiqués par le Bureau Togo de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au cours d’une rencontre d’échange avec la presse le 24 mars 2023.
L’OMS veut mettre fin à la tuberculose d’ici 2035. Ceci, à travers la mobilisation des dirigeants, l’investissement d’urgence dans les ressources, le soutien, les soins et l’information pour assurer l’accès universel aux soins.
Mais pour, Komi Séraphin Adjoh, Chef du service de pneumo-phtisiologie au CHU Sylvanus Olympio, l’éradication de la tuberculose au Togo va prendre du temps car précise-t-il, au moins le tiers de la population est contaminé par le bacille de koch, le microbe responsable de cette maladie infectieuse.
A en croire Professeur Adjoh, les pays développés se sont débarrassés des 2/3 des cas de tuberculose sans médicaments et en améliorant les conditions de vie, de nutrition et d’habitat.
« Quand le germe rentre dans l’organisme et que vous êtes bien portant, vous mangez bien et bien épanouis, vous allez bien vivre avec le germe jusqu’à mourir d’autre mort. Mais si ce n’est pas le cas, vous allez développer la maladie », a-t-il expliqué.
Un tueur silencieux
La tuberculose attaque préférentiellement les poumons ce qui fait que le maître symptôme c’est la toux mais peut aussi attaquer les autres organes du corps humain.
Outre la toux, une fièvre qui persiste, un amaigrissement important, une grande fatigue, et parfois les crachats contenant du sang et l’essoufflement les douleurs thoraciques sont des symptômes de la maladie.
« La tuberculose ne fait pas de bruit, il finit par faire du bruit mais souvent, elle commence très lentement et donne le temps aux patients de traîner où ils veulent et de contaminer qui ils veulent avant d’être abattus, fragilisés et ne plus être en mesure d’être un danger pour les autres », a indiqué le Prof Adjoh.

L’évolution lente chronique de la maladie, a-t-il précisé, fait que le risque de contamination est assez élevé et laisse beaucoup de temps au malade pour contaminer. Les personnes à immunité faibles sont plus exposées à la maladie, notamment les personnes séropositives au VIH, les diabétiques, les alcooliques, les personnes souffrant de malnutrition, les femmes enceintes, les enfants, surtout en bas âge et les personnes âgées.
Les dangereux acolytes
Selon les spécialistes, le tabac est très est la pire des « cochonneries » que les hommes se sont trouvés sur terre pour se faire plaisir.
Face au germe de la tuberculose, il est plus facile à un fumeur de tabac de développer des complications. « Un fumeur de tabac qui fait la tuberculose, fait souvent la forme avec beaucoup de lésions au niveau des poumons donc une forme beaucoup plus grave que celui qui ne fume pas et il guérit souvent en laissant des séquelles sur les poumons », précise le Chef du service de pneumo-phtisiologie au CHU Sylvanus Olympio.
La tuberculose et le VIH sont appelés le couple maudit dans le jargon médical du fait qu’elles traînent avec elles, la mort et s’influencent mutuellement. « Quand on a la tuberculose et on contracte le VIH, le système immunitaire est altéré facilitant la propagation des virus dans l’organisme et des lésions importantes, la contamination d’autres organes vitaux tels les poumons, le cœur, le cerveau et les os. « C’est pourquoi ces personnes meurent assez souvent. On parle de co-infection d’où l’appellation ‘’un couple maudit’’ qui conduit vite à la mort ».
Quelle prévention ?
Au Togo, l’Etat a introduit la vaccination de bacille de Calmette-Guérin (BCG) dans le programme de vaccination des enfants de 0 à 5 ans. Ce vaccin se fait dès la naissance et protège l’enfant jusqu’à 15 ans.
Pour se prévenir contre la tuberculose, les professionnels de la santé recommandent de se couvrir la bouche et le nez avec un mouchoir quand on tousse ou éternue. Ils recommandent aussi une prévention médicamenteuse pour les contacts des patients tuberculeux, chez les enfants de moins de 15 ans et chez les personnes vivant avec le VIH.
Le diagnostic et le traitement de la tuberculose sont gratuits au Togo. Le traitement est à base des comprimés et dure 6 mois avec un suivi logique. La détection précoce et traitement approprié rompt la chaîne de contamination.
Pendant le traitement, le malade doit faire des contrôles au laboratoire et le non-respect de la prise régulière des médicaments antituberculeux expose l’entourage du malade à la contamination. Si le patient ne suit pas les instructions, les microbes résistent aux médicaments antituberculeux et la durée du traitement peut être rallongée à 9 mois. Il est aussi conseillé aux patients de manger des aliments équilibrés à savoir des protéines, des glucides, des lipides et des fruits.
Au Togo, plusieurs efforts sont faits par le gouvernement avec le Programme national de lutte contre la tuberculose et l’amélioration du plateau technique pour le diagnostic de la tuberculose. Aussi, des techniciens sur le terrain et acteurs de lutte contre la tuberculose sont constamment formés pour leur permettre de prodiguer des soins de qualité aux populations.