Le lundi 9 décembre 2024, un panel d’échange s’est tenu dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre. Organisé par Afrik Elles Media, en partenariat avec le ministère de la Promotion de la Femme et l’UNFPA Togo, cet événement avait pour thème : « Agir ensemble pour prévenir et lutter contre les violences faites aux femmes handicapées ».

Du 25 novembre au 10 décembre, cette campagne internationale a mis en lumière les violences subies par les femmes et les filles. Toutefois, une attention particulière a été portée aux femmes handicapées, qui sont deux à trois fois plus exposées que les femmes non handicapées, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Ces dernières vivent des discriminations multiples dans des domaines essentiels comme l’accès aux soins, à l’éducation ou aux infrastructures.

Pour Eugénie Gadedjisso-Tossou, directrice générale d’Afrik Elles Media, cette campagne visait à briser le silence autour des violences faites aux femmes handicapées. « Ces femmes souffrent en silence, sans personne à qui parler. Nous avons voulu leur donner une voix pour qu’elles puissent s’exprimer et interpeller les décideurs », a-t-elle déclaré.

Un programme inclusif et diversifié

Durant les 16 jours, des activités variées ont été organisées, partant des émissions en langues locales (moba, kabyè, ewé) et en français, allant des campagnes de sensibilisation sur les réseaux sociaux. Sans oublier cette journée de réflexion pour élaborer un document de plaidoyer destiné à influencer les politiques publiques.

« Ce document, en cours de rédaction, met en évidence les difficultés des femmes handicapées, notamment l’absence d’infrastructures adaptées (rampes, lits d’hôpitaux), le manque d’interprètes en langue des signes et la discrimination dans les communautés », a énuméré la Mme Gadedjissou-Tossou.

Ce panel a réaffirmé l’urgence d’agir pour les femmes handicapées. « Nous pensons que des lois spécifiques et des politiques inclusives sont nécessaires pour leur permettre de contribuer au développement du pays », a plaidé Gadedjisso-Tossou.

Témoignages poignants et espoirs pour l’avenir

Edem Aziki, présidente de la société coopérative Yayra, a partagé son expérience : « Être une femme handicapée et mettre au monde, un enfant handicapé, c’est affronter des regards méprisants et des discriminations. Même dans nos propre famille, on nous voit comme des malédictions pour la famille ». « Mais grâce à cette campagne, nous avons retrouvé de l’espoir et nous sentons que nous comptons », a-t-elle laissé entendre.

Au-delà des témoignages, les participants notamment les décideurs, chefs traditionnels, société civile, ont appelé à une meilleure inclusion et à des lois spécifiques pour protéger ces femmes.

Cette première édition d’Afrik Elles Media marque un pas important vers une société plus juste et égalitaire, où chaque femme, quelle que soit sa situation, a droit à la dignité et au respect.

Voltic Togo