Plus de téléphone à l'école

Les autorités éducatives interdisent strictement l’usage des téléphones portables dans les établissements scolaires mais, certaines structures privées proposent, contre paiement, un accès à la connexion internet à leurs élèves. Une situation qui interroge.

Dans un contexte où Dodzi Komlan Kokoroko et Isaac Tiakpé, respectivement ministre des enseignements primaire et secondaire et ministre de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, ont formellement interdit l’usage des téléphones portables dans les établissements scolaires, aussi bien pendant les cours qu’en dehors, des pratiques observées dans certaines écoles privées sèment le doute sur l’application stricte de cette mesure.

En effet, dans au moins un établissement de la capitale, la direction met à disposition une connexion Wi-Fi, non pas pour les besoins pédagogiques stricts, mais à des fins commerciales. Les élèves, moyennant une somme, peuvent acheter des forfaits de connexion dans l’établissement même. Si la vente en soi ne viole pas explicitement la réglementation, elle soulève néanmoins des questions sur l’usage réel de cette connexion.

« Comment les élèves peuvent-ils accéder à cette connexion sans téléphones ? », s’interroge un parent d’élève qui voit dans cette pratique une contradiction flagrante avec les instructions ministérielles.

A la reprise des classes en septembre 2024, les ministres en charge de l’éducation avaient rappelé que les téléphones portables sont strictement interdits dans l’ensemble des établissements scolaires, aussi bien pendant les heures de cours que pendant les pauses. Une mesure destinée à renforcer la concentration, limiter les cas de tricherie et prévenir l’exposition des élèves à des contenus inappropriés en milieu scolaire.

Cependant, la vente de la connexion internet sur les sites scolaires vient brouiller les lignes. Même si les élèves sont censés utiliser la connexion pour des recherches pédagogiques via d’autres outils numériques supervisés, dans la pratique, la tentation d’en faire un usage personnel reste forte, surtout en l’absence d’un contrôle strict.

Cette situation expose un dilemme : comment concilier l’interdiction des téléphones avec l’accès commercial à internet ? La question reste ouverte et pourrait mériter une clarification ou un encadrement plus rigoureux de la part des autorités compétentes.

Voltic Togo