La célébration de la journée de l’enfant africain n’est pas passée inaperçue au Togo. L’évènement a été commémoré à Notsè, à plus de 150 kilomètres au nord du Togo. Les Chefs traditionnels ont saisi l’occasion pour affirmer leur adhésion à mieux réglementer l’entrée des enfants dans les couvents.

La commémoration de la journée de l’enfant africain au Togo a été faite le 14 juin 2013 à travers un forum national et une série de consultations régionales auxquelles étaient conviés les chefs traditionnels et religieux et les membres du Conseil consultatif de lutte contre les violences faites aux enfants. Ces derniers ont pris l’engagement de lutter contre les pratiques culturelles préjudiciables aux enfants.

Selon une étude sur les pratiques culturelles néfastes, commanditée par le ministère en charge de la protection de l’enfant en 2012, avec l’appui de l’UNICEF, les pratiques de mariage précoce, de placement des enfants dans les couvents, de stigmatisation des enfants dits sorciers ou encore d’infanticide sont encore une réalité au Togo.

A en croire le Président des Chefs traditionnels du Togo, Togbui Agboli Agokoli IV, les gardiens des us et coutumes prennent ainsi la ferme résolution à mieux réguler l’entrée des enfants dans les couvents. « Nous sommes heureux de cette opportunité qui nous a été offerte de revoir nos rites et traditions à la lumière des principes relatifs aux droits de l’enfant » a-t-il déclaré à la place de l’indépendance de Notsè. Selon ses propos, les Chefs traditionnels vont désormais œuvrer à « alléger la durée de placement des enfants dans les couvents ». Il a également précisé qu’une grande cérémonie rituelle de libation sera faite aux mannes et ancêtres à cet effet.

Trop d’enfants dans le monde, et en Afrique notamment, sont victimes d’abus, de violences et d’exploitations au nom de la culture, de la tradition ou de la religion. L’expression de “pratiques culturelles et sociales néfastes ” a été particulièrement associée aux mutilations génitales féminines. Cependant, ce terme englobe de nombreuses autres pratiques traditionnelles, coutumières, sociales et religieuses qui sont préjudiciables aux enfants.

L’UNICEF se félicite de ce pas des Chefs traditionnels. « L’engagement pris par les leaders traditionnels en faveur de la protection des enfants revêt une importance particulière dans une société où la tradition et la religion occupent une place prépondérante», a souligné la représentante de l’UNICEF, Dr Viviane Van Steirteghem.

De son côté, le gouvernement togolais le satisfécit est aussi au rendez-vous et la Ministre de l’action sociale et de la solidarité nationale, Dr. Afi Ntifa Amenyo, de soutenir que « ces violences peuvent occasionner d’importants traumatismes sur les enfants et des conséquences graves et durables sur leur santé et des répercutions sur leur développement psychomoteur, leur scolarisation, leur vie sociale à court et long terme ».

La commémoration de cette 23e édition de la Journée de l’enfant africain est placée sous le thème « Eliminer les pratiques sociales et culturelles néfastes affectant les enfants : notre responsabilité collective »

Décrétée en juillet 1990 par l’Organisation de l’Unité Africaine, la journée de l’enfant africain est commémorée le 16 Juin de chaque année par la communauté internationale, en souvenir du massacre perpétré en 1976 sur les enfants de Soweto en Afrique du Sud.

Voltic Togo