Après six mois d’accalmie relative, le campus universitaire de Lomé semble à nouveau en ébullition. Embrasé ce mercredi par une répression policière d’une marche de protestation dirigée vers la Présidence de la République, le mouvement d’humeur est aussi traversé par des rivalités entre organisations estudiantines. Le président du Mouvement pour l’épanouissement des étudiants du Togo (MEET) Awudzi Kodjo (Photo), nous livre ici sa version.

Le campus semble être ébullition….

Permettez-moi de rectifier en vous disant que le campus est déjà en ébullition. Le 8 mai dernier nous avons organisé une assemblée générale suivie de sit-in à la primature. Ce sit-in  a obligé le Premier ministre à recevoir les étudiants. Il nous a dit que c’est un droit pour nous de demander les bourses et allocations de secours. Nous avons déjà fait sept mois sans qu’une bourse et allocation ne soient versées. Nous avons lancé par la suite une grève de 72 heures  et nous avons donné un délai d’une semaine à l’autorité pour réagir. C’est ce délai qui a expiré hier (mercredi 15 mai NDLR) et les étudiants sont sortis spontanément pour demander au gouvernement de respecter ses engagements.

Ce qui a suscité l’indignation, c’est que les étudiants se sont révoltés en constatant qu’on leur a seulement versé une seule tranche, ce qui n’est pas normal. Hier les étudiants ont été violentés par les forces de l’ordre qui ont abondamment lancé des grenades lacrymogènes. Il y a eu des blessés et vers la fin de la journée quatre (04) de nos amis ont été interpellés. Nous osons croire que nos autorités vont nous entendre, car nous voulons qu’ils soient immédiatement libérés. Nous ne comprenons pas au sein du MEET que les étudiants réclament leur droit et qu’on  agisse de la sorte envers eux par des répressions.

Nous avons exigé deux tranches, on a eu une seule tranche. Pour ne pas faire l’amalgame, nous demandons aux autorités de nous libérer nos camarades avant la fin de la journée, mais si elles refusent, la lutte va prendre une autre envergure.

Le MEET n’est plus la seule association au campus, une seconde association est arrivée pour peut être vous concurrencer.

Au MEET, nous sommes des démocrates et nous concevons que chacun est libre de créer des mouvements et de définir ses objectifs. Notre souhait, c’est que cette association nous approche et verra ce qu’on peut dans l’intérêt du monde estudiantin. Parce que si les objectifs sont les mêmes pourquoi alors créé encore d’autres associations ? Ce qui est grave, c’est que nous avons constaté que lorsque les autorités sont acculées par le MEET, on passe par des moyens pour divertir les étudiants par la création des mouvements parallèles.

Vous souhaitez que l’autre mouvement vous approche, et si c’est plutôt vous qui l’approchez ?

Ce n’est pas possible de collaborer avec quelqu’un qui tombe dans un monde où il ne maîtrise rien, mais se met à faire le “one man show“, quelqu’un qui déclare ouvertement qu’il a créé son association pour enterrer le MEET.  Si les gens passent par des voies et moyens pour enterrer le MEET, ils se trompent, nous sommes là et ils nous retrouverons sur leur terrain. Pour nous, c’est l’amélioration des conditions de vie et des conditions de travail des étudiants qui est notre objectif. Lorsque les conditions pour bien étudier ne sont pas réunies alors là nous devons réagir. Nous discutons avec les autorités et nous prenons les décisions, ceci en faveur des étudiants. Nous invitons nos camarades étudiants à rester vigilants, car il ne suffit pas d’alléguer les choses et sans en apporter des preuves.

Comment envisagez-vous la suite des démarches?

Les difficultés de chemin, nous en sommes très conscients. Actuellement, l’état major du MEET est à pied d’œuvre pour peaufiner les stratégies qui nous permettrons de remonter à la surface. Ce serait irresponsable de ma part de dévoiler ici nos stratégies. Nous avons des objectifs pour que les conditions de vie et de travail de nos camarades s’améliorent et les moyens pour contraindre les autorités à  prendre en compte nos revendications sont à porter de main.

Réalisée par ADNIK Koff

Voltic Togo