Des détenus au Tribunal d'Aného

La préfecture de Yoto, environ 67 km au nord-est de Lomé fait peur. Cette crainte vient des professionnels du droit qui l’ont une fois encore martelé au cours d’une audition publique à Aného, dans la préfecture des Lacs, à l’initiative du Global Alumni Association of Togo (GAAT).

« Monsieur le Procureur, comme l’a dit un de mes collègues dans son plaidoiyer, je pense aussi que les autorités de Yoto doivent repenser la préfecture et adopter un autre paradigme. Le Yoto (préfecture sic) fait peur. On a comme l’impression que cette préfecture est devenue la fabrique de délinquants au Togo« , a laissé entendre un avocat alors qu’il défendait le cas d’un homme, devant la cour, accusé de plusieurs cas de vol à mains armés et groupement de malfaiteurs. Et pourtant, l’homme, la quarantaine, venait de purger une peine de 5 ans.

Le prévenu, à se fier au rapport des officiers de police judiciaire, opère des fois la nuit avec une arme, en tenue de corps habillés. Son mode opératoire est similaire à celui de la patrouille avec des jeux de torche et quand les victimes ralentissent et s’arrêtent, elles se rendent compte plus tard qu’il ne s’agit autre que d’un vol organisé.

L’avocat s’est dit éberlué de constater que de plus en plus de ces cas viennent devant la cour et tout porte à croire que même les peines d’emprisonnement ne corrigent plus. « Doit-on continuer par les envoyer en prison malgré le constat que rien ne change ou plutôt revoir tout le système et l’éducation?« , a fait orbserver l’avocat.

Le jeudi 06 mai 2021, des avocats se sont succédé pour plaider le cas d’une dizaine de prévenus indigents. Le mercredi 05 mai 2021, ils éteint une quinzaine.

Le tribunal de Tribunal de Tabligbo s’est déplacé à cet effet à Aného. C’est à la faveur d’un projet « Helping hands » piloté par le GAAT avec l’Union des jeunes avocats au Togo (UJAT). L’initiative est soutenue par le département d’Etat américain.

Après les séances de Lomé et d’Aného, cap sera mis sur Tsevié, Vogan, Notsè, Kpalimé, Atakpamé et Kara. L’étape d’Aného a permis à ces prévenus indigents d’être fixés sur leur sort. Au moins 5 ont recouvré leur liberté.

Voltic Togo