A l’occasion de la Journée internationale de la fille, célébrée le vendredi 11 octobre 2024 à Lomé, Elisabeth Apampa, à travers son association Iyawo, a prodigué aux jeunes filles des conseils, des pratiques et des ressources qui vont les aider à réussir leur vie. C’était à travers une conférence-débat intitulée « Iyawo Talk » placée sous le thème : « donner le pouvoir aux filles, mais comment ? ».

Trois femmes d’impact ont partagé leur expertise et outillé leurs jeunes sœurs. Il s’agit de Laure Amoussou-Amana, spécialiste genre et jeunesse et consultante en communication institutionnelle, Dorcas Essilivi, point focal jeune UCPO/FP2030, et Elisabeth Apampa, femme de média et militante des droits des enfants, des filles et des femmes.

Un cadre d’échange essentiel 

Selon Elisabeth Apampa, la Journée internationale de la fille revêt une importance particulière pour l’association Iyawo et pour elle-même. Il était donc essentiel de créer un cadre d’échange avec les jeunes filles afin de leur inculquer des valeurs et de leur transmettre des messages clés.

Elisabeth Apampa

« Cette année, pour marquer cette journée, nous nous sommes demandées comment donner du pouvoir aux filles ? Quelles stratégies faut-il repenser pour construire un monde avec elles »  a confié Elisabeth. Ella a précisé qu’au niveau mondial, les Nations Unies ont choisi le thème “la vision des filles pour un monde meilleur”, tandis qu’au Togo, l’accent est mis sur la prise de responsabilité et l’accession des filles à des postes de leadership. « Il est essentiel de former les filles dès leur plus jeune âge, de les encourager à s’engager dans leur communauté et à élever leur voix sur des sujets qui les concernent directement , a-t-elle ajouté.

L’objectif de cette séance, selon elle, était de réunir une cinquantaine de jeunes filles en présence d’experts capables de leur transmettre des outils et des stratégies pour réussir.

«Ce qui a été particulièrement encourageant, c’est de voir des filles curieuses, posant des questions pertinentes pour leur avenir. Nous avons également eu la participation de garçons et d’hommes, ce qui est important, car nous avons besoin d’alliés dans cette lutte pour l’égalité des genres », a ajouté Mme Apampa.

« Nous avons aussi insisté sur la confiance en soi, l’investissement personnel et la connaissance de ses forces et faiblesses, qui sont des étapes incontournables pour s’approprier le pouvoir déjà en nous. Les filles doivent apprendre à saisir les opportunités et à ne pas se limiter simplement parce qu’elles sont des filles. Aujourd’hui, l’égalité des genres est un enjeu universel, et il faut être éveillée et curieuse pour en tirer profit ».

Des échanges pour transformer

A travers Iyawo Talk, l’association organise régulièrement des séances d’échanges intergénérationnels. « Ces moments permettent aux aînées de partager leur temps avec leurs cadettes. Aujourd’hui, nous avons discuté des opportunités, notamment au sein des Nations Unies pour être volontaires et bénévoles, ainsi que des réseaux à intégrer pour maximiser leur potentiel. C’est d’ailleurs le sujet de notre prochaine rencontre », a expliqué Mme Apampa.

Laure Amoussou-Amana a également profité de l’occasion pour revenir sur les droits des filles, dresser un bilan de ce qui fonctionne et évoquer les défis à relever. « Nous avons expliqué que nous sommes passés de la notion d’égalité des chances à celle d’équité, car il est impossible de donner exactement les mêmes chances à tout le monde. L’équité consiste donc à mettre en place des dispositifs qui permettent aux filles de participer pleinement au développement de leur communauté », a-t-elle précisé.

Mme Amoussou-Amana a également parlé de l’importance de l’éducation, qu’elle considère comme un levier crucial pour l’accès des filles à des postes de responsabilité. « Une fille éduquée a plus de chances de réussir. Une fille informée sur sa santé sexuelle et reproductive a également de meilleures chances de s’épanouir », a-t-elle ajouté.

Laure Amoussou-Amana

Elle a encouragé les jeunes filles à rejoindre des réseaux, à participer à des cadres d’échanges et à trouver des mentors qui peuvent les inspirer et les guider. Elle a aussi souligné l’importance d’avoir des alliés, en particulier des hommes, dans cette lutte pour l’équité.

Aussi, a-t-elle rappelé l’importance de l’utilisation responsable des réseaux sociaux, qui jouent un rôle clé dans la construction de leur carrière et leur influence future.

Depuis le 28 janvier 2021, l’association Iyawo, qui signifie « femme » en yorouba, a été lancée comme le premier guide féminin de réflexion, de leadership et de développement personnel pour les jeunes filles, les femmes, mais aussi les hommes qui désirent mieux comprendre et soutenir les femmes.

Voltic Togo