La nomination du colonel Yotrofei Massina à la tête de la gendarmerie nationale suscite des remous au sein des organisations de défense des droits de l’homme au Togo. Des responsables des ODDH l’appellent toujours « tortionnaire » et accusent le Chef de l’Etat togolais Faure Essozimna Gnassingbé. Ils ne l’ont pas caché à la rédaction d’Africa Rendez-vous.

André Kangni Afanou, directeur exécutif du Collectif des associations contre l’Impunité au Togo (CACIT) dit y voir un « mauvais signal quant à la volonté du chef de l’Etat de lutter contre l’impunité ».
«  Une personne censée occuper le poste le plus élevé à la gendarmerie, et donc faire respecter la loi dans le pays, doit être exempte de reproche et ne doit surtout pas avoir compris un crime aussi abject que la torture », a-t-il fait observer.

Même son de cloche au niveau de son collègue Pierre-Claver Dekpoh, de Chrétiens, Citoyenneté, Droits et Devoirs (CCDD). Le directeur exécutif  du CCDD indique que la nomination conforte les sentiments d’impunité et fait dit-il, ravive les inquiétudes des ODDH face à l’organisation de l’élection présidentielle de 2015.

Les ODDH rappellent que le Colonel Massina Yotrofei alors Directeur de l’Agence nationale de renseignement (ANR) a été cité comme auteur d’actes de torture dans un rapport publié par Koffi Kounté,  le président de la Commission nationale aux droits de l’homme (CNDH) d’alors. Le patron de la CNDH a dû  aller en exil, craignant pour sa sécurité,  à en croire André Kangni Afanou.

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