une traversée de rond-point par des élèves sortis de cours un après-midi

Depuis quelques années, la prévention routière, qui permet aux piétons de comprendre comment se comporter sur la route, est enseignée dans des écoles primaires sans pratique. Comme l’a dit le philosophe Allemand Emmanuel Kant, « la théorie est absurde sans la pratique et la pratique est aveugle sans la théorie ». C’est dans cette même logique que le Directeur de l’Ecole primaire publique (EPP) Be-Dénouvimé, banlieue Est de la capitale, Kangni Attiogbé, regrette que les cours théoriques de prévention routière ne soient plus assortis de pratique.

« Les enfants apprennent dans les cours ce qu’il faut faire mais dans la pratique ne s’y mettent pas », constate M. Attiogbé amèrement, ajoutant que « l’enfant apprend comment respecter les codes de la circulation, mais une fois sur la route, il ne l’applique pas ».

Pour ce chef d’établissement, il est important de ramener dans le programme d’enseignement, les sorties pédagogiques qui permettent aux élèves de mettre en application les cours de prévention routière.

Évoquant les raisons de cette situation, Kangni Attiogbé indexe le manque d’effectif du corps enseignant et le nombre pléthorique des élèves.

« Avec un effectif de 60 à 70 élèves par classe, il est difficile voire impossible à un enseignant de les conduire pour une pratique à l’extérieur », explique-t-il, soulignant qu’il ne dispose pas de personnel en réserve pour encadrer les élèves.

L’introduction des cours de prévention routière se fait un peu tardivement et pas sur la durée, estime Komlan Essilivi, directeur d’une école privée. « La prévention routière devrait être enseignée dès le Cours préparatoire première année (CP1) avec des séries d’entrainement et des séances de pratique jusqu’au Collège », a-t-il proposé, afin dit-il, d’amener les élèves à bien comprendre les règles de la route.

« Aujourd’hui, la prévention routière est inclue dans l’Education civique et morale (ECM) qui s’enseigne à partir du Cours moyen première année (CM1) », relève-t-il précisant que le programme a été limité. « Les chapitres ne sont pas approfondis», a dit clairement M. Essilivi.

En pleine circulation, les enfants traversent maladroitement la chaussée, surtout au niveau des carrefours et rond-points, a constaté la rédaction d’Africa rendez-vous. Ce qui peut être source d’accident.

Pour rappel, entre le 1er janvier et le 31 juillet 2019, le ministère togolais de la sécurité et de la protection civile a recensé 3178 accidents qui ont occasionné 354 morts et 4483 blessés.

Voltic Togo