KENTZLER, c’est le nom de famille d’une femme qui menace des populations au quartier Bè-Kpota. La dame dit détenir le titre foncier d’une superficie de 3 hectares occupée par une quarantaine de familles togolaises depuis les années 70. Elle soutient que ces parcelles sont un don à son grand-père en 1947 par la famille Hotounou.
L’affaire secoue le quartier Bè-Kpota, dans les encablures de l’église catholique Maria Goretti, Atchantchimé, dans la Commune Golfe1.
Les faits
Des premières informations glanées par la rédaction d’Africa rendez-vous, il en ressort que la dame présente un titre foncier sur l’espace occupée établi au nom de Benno Kentzler. Depuis quelques jours, dame Guérard Amanda-Tatiana Kentzler s’est présentée sur le terrain en question indiquant qu’elle est la fille du sieur Benno Kentzler et donc de droit, la superficie occupée par les populations.
Une action en justice par la famille Kentzler leur donne gain de cause et ordonne une exécution provisoire. Un appel a été fait près la Cour d’appel mais la dame qui a esté en justice, est décédée. Dans la procédure, il incombe aux héritiers de demander une reprise d’instance. Cette action n’a pas été menée mais en 2019, une dame se réclamant héritière a entamé le processus d’expulsion des familles. Malgré un sursis à exécution notifié à dame Guérard Amanda-Tatiana, et même au Directeur général de la gendarmerie, l’expulsion est entamée avec présence de chiens bergers et parfois, des corps habillés.
ça se complique …
Depuis le 10 décembre 2020, selon des riverains plaignants, des gendarmes ont débarqué sur les lieux, matraques et lance grenades en mains pour dégager les occupants de la superficie à polémique. Des habitants de certaines maisons ont été délogés manu militari.
Koami Nyamezan, un des riverains explique que Guérard Amanda-Tatiana menace de faire déguerpir les propriétaires de 67 maisons arguant disposer du titre foncier. Des maisons sont déjà décoiffées avec l’appui de corps habillés.
Il ressort des recoupements que dame Guérard Amanda-Tatiana n’a présenté aucun document de base comme contrat de vente ou reçu de vente, pièce incontournable pour l’établissement de titre foncier attestant un quelconque achat ou possession. Aussi, il ne s’agit que du duplicata du titre foncier en question qu’elle exhibe.
Les victimes parlent alors de faux et usage de faux.
Affaire pendante devant la justice
Le délogement des populations se poursuit alors que l’affaire est encore pendante devant la justice. Un des avocats des victimes dit avoir obtenu un sursis à exécution du jugement qui est une décision du président de la Cour d’appel suspendant l’exécution du jugement jusqu’à l’issue définitive du procès.
« C’est en violation flagrante de cette décision de sursis pourtant notifiée à la dame, à son huissier, au Directeur général de la Gendarmerie nationale que l’expulsion abusive est actuellement orchestrée« , a-t-il confié. Ce que les victimes s’accordent à appeler coup de force, se poursuit à Bè-Kpota. Le verdict est attendu le 6 janvier 2021.
Les populations de Bè-Kpota appellent le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé à leur secours.