Des directeurs du Programme élargi de vaccination (PEV) des pays de l’Afrique de l’Ouest sont en réunion à Lomé depuis le 11 jusqu’au 14 juillet 2023. Ils y tiennent leur réunion annuelle, la première en présentiel, depuis la crise sanitaire liée à la Covid-19.
Ils sont plus de 250 participants venus de 17 pays pour cette réunion organisée par l’OMS et l’UNICEF avec l’appui de leurs partenaires qui va leur permettre de rattraper le retard vaccinal causé en partie par la Covid-19.
D’après Ado Bwaka, président du groupe régional de travail sur la vaccination en Afrique de l’Ouest et du Centre, cette rencontre permet d’attirer l’attention de tous les acteurs de la vaccination sur leur boussole à tous, qui est le Programme pour la vaccination à l’horizon 2030 (IA2030), un document stratégique incontournable auquel ils devraient tous se référer, et d’insister sur le « Grand rattrapage ».
Dr Bwaka a rappelé que le programme pour la vaccination à l’horizon 2023 s’est donné 3 objectifs d’impact, à savoir, réduire la mortalité et la morbidité dues aux maladies évitables par la vaccination pour tous, tout au long de la vie ; ne laisser personne de côté, en améliorant l’accès et l’utilisation équitables et l’utilisation des vaccins nouveaux et existants ; et enfin, assurer la santé et le bien-être de chacun en renforçant la vaccination dans le cadre des soins de santé primaires et en contribuant à la couverture sanitaire universelle et au développement durable.
A travers le « Grand rattrapage », il s’agit de rattraper les enfants qui n’ont pas été vaccinés pendant la pandémie de Covid-19 avec les vaccins de la vaccination systématique, de rattraper les objectifs de l’IA2030 et les 30 années de progrès en matière de vaccination perdues pendant la Covid-19. « C’est aussi de rattraper le retard pris dans la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD) et d’accompagner les pays à mettre en place des systèmes de vaccination résilients », a laissé entendre Ado Bwaka.
Selon Midamegbe Akakpo, Directrice de cabinet du ministère de la santé, de l’hygiène publique et de l’accès universel aux soins, la réunion des directeurs du PEV, offre l’occasion de partager des expériences, de documenter les bonnes pratiques et les défis auxquels les pays sont confrontés. « C’est également une occasion de discuter des enjeux majeurs de l’heure concernant le paysage mondial et régional des vaccins et de la vaccination. Nos pays doivent poursuivre les efforts pour offrir la vaccination à tous les enfants afin de réduire le nombre d’épidémies dues aux maladies évitables par la vaccination ».
Elle affirme également que cet atelier devrait être une opportunité pour échanger sur les différentes stratégies à ajuster pour renforcer les programmes de vaccination et réduire le nombre d’enfants zéro et sous-vaccinés dans la sous-région conformément au partenariat d’agenda d’immunisation 2030.
Pour Fatoumata Binta Tidiane Diallo, la représentante résidente de l’OMS au Togo et porte-parole des partenaires techniques et financiers, nul besoin de rappeler que le vaccin est l’une des découvertes la plus importante de la médecine préventive qui a permis de réduire significativement la mortalité et la morbidité des maladies évitables par la vaccination.
« En dépit de tous les efforts fournis, les défis semblent plus que persistants. On constate avec désarroi, une augmentation des enfants qui n’ont jamais reçu une seule dose de vaccin et la recrudescence des flambées des maladies qu’on pensait avoir maitrisées particulièrement ces trois dernières années avec la Covid-19 qui a mis à rude épreuve nos systèmes de santé », a déploré Dr Diallo.
La représentante résidente de l’OMS au Togo propose d’investir dans des infrastructures de santé plus résilientes, de garantir des approvisionnements en vaccins de qualité, de mettre en place des systèmes de surveillance efficaces pour détecter rapidement les flambées épidémiques, d’engager les communautés, et des autorités traditionnelles, religieuses et celles politico administratives. Aussi n’a-t-elle pas manqué de pointer du doigt, la nécessité de renforcer la vaccination de routine et de vacciner tout enfant à chaque contact avec le système de santé, d’intensifier les campagnes de vaccination synchronisées de qualité optimale afin atteindre chaque enfant, dans les zones les plus reculées et les plus difficiles d’accès.