Le registre kényan pour les élections générales du 8 août compte cinq millions d’électeurs de plus qu’au scrutin précédent. L’annonce a été faite par la Commission électorale, alors que des doutes subsistent sur le nombre de personnes décédées encore présentes sur ces listes.

Le registre finalisé par la Commission électorale (IEBC) inclut 19.611.423 électeurs, soit une hausse de 36% par rapport aux élections de 2013, marquées par la victoire à la présidentielle d’Uhuru Kenyatta face à Raila Odinga, a indiqué le président de l’IEBC, Wafula Chebukati, dans un communiqué.

MM. Kenyatta et Odinga sont à nouveau candidats en 2017, 10 ans après les pires violences électorales de l’histoire du pays, plus de 1.100 morts selon des rapports.

La hausse du nombre d’inscrits est principalement due à une vaste campagne d’enregistrement lancée au début de l’année, lors de laquelle les candidats ont fait campagne pour mobiliser leurs électeurs, dans un pays où le vote s’effectue traditionnellement sur des lignes ethniques.

Le registre électoral est souvent considéré comme un des principaux éléments pouvant être manipulés pour truquer une élection. Il a donc été évalué par la société d’audit KPMG – une première dans l’histoire du Kenya -, qui a remis un rapport le 9 juin.

A l’issue de cet audit, l’IEBC a retiré les noms d’environ 90.000 personnes décédées, clairement identifiées par KPMG et qui se trouvaient par erreur sur ce registre.

KPMG estime cependant à plus d’un million le nombre potentiel de personnes décédées se trouvant encore sur les listes électorales établies en 2017. Dans son audit, KPMG a notamment pointé du doigt le manque d’informations fiables sur les décès au Kenya.

« Nous sommes conscients du fait que le registre des votants ne peut pas être complètement débarrassé des personnes décédées. Cependant, nous sommes confiants quant au fait que la technologie fournira une authentification infaillible le jour des élections, et qu’il n’y aura pas de place pour des méfaits », a souligné Wafula Chebukati dans le communiqué.

Les citoyens de la première économie d’Afrique de l’Est, qui comptait quelque 46 millions d’habitants en 2015, selon une estimation de la Banque mondiale, sont appelés aux urnes le 8 août 2017 pour choisir leurs président, députés, sénateurs et gouverneurs de comté, notamment.

En 2013, Uhuru Kenyatta avait remporté la présidentielle par une marge d’environ 800.000 voix face à Odinga, déjà candidat malheureux en 1997 et 2007.

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