« L’économie du Togo ne lui permet pas de sortir du CFA », c’est ce qu’a laissé entendre Damien Akoeté Ega Agbodji, professeur titulaire, agrégé des facultés et responsable formation doctorale en économie à l’Université de Lomé. C’était au cours d’une conférence organisée par le Conseil épiscopal justice et paix Togo (CEJP) le vendredi 6 octobre 2023, à Lomé autour du thème : « Engager les institutions confessionnelles africaines pour garantir une reprise économique inclusive ».
Cette conférence qui a regroupé les leaders religieux, des chefs traditionnels, des hommes des médias, des leaders socio-politiques et des acteurs de la société civile a pour objectif de renforcer la capacité des participants sur les notions de dette, de droits de tirage spéciaux et de gouvernance pour une contribution active à la relance économique post-Covid-19.
« Nos économies sont tellement fragiles qu’aujourd’hui, sortir du CFA, et construire notre propre monnaie, ce serait sur une base très fragile et nos économies risquent de s’écrouler en moins de 2 ans. Il vaut mieux avoir une économie forte et adosser notre monnaie nationale si on y arrive à cette économie forte », a martelé ce professeur d’Université.
A en croire Professeur Agbodji créer une monnaie nationale, c’est une décision politique et non économique et pour y arriver dit-il, il faut que les autorités s’appuient sur tous les dossiers en termes d’avantages et inconvénients.
« Nous, nous sommes pasteurs et nos fidèles viennent nous voir en nous disant qu’ils ont faim et qu’ils ont des problèmes financiers donc nous ne pouvons pas rester indifférents. C’est pour cela que nous sommes rassemblés pour faire cette réflexion, comprendre mieux ce mécanisme économique et voir dans quelle mesure on peut accompagner aussi bien nos dirigeants et aider davantage nos fidèles », a indiqué l’Abbé Gustave Sanvee, le vice-président chargé de la coordination.
« A la suite de ceci, il y aura des réflexions qui vont continuer pour qu’on puisse faire des propositions à nos dirigeants, ne serait-ce que suivre les droits de tirages spéciaux (DTS) pour qu’on soit certain que cela atteint les populations à la base », a ajouté l’Abbé Sanvee.
Il est à noter qu’un comité de suivi de l’utilisation efficiente des droits de tirage spéciaux a été créé suite à cette rencontre.