Les députés togolais ont adopté, dans la nuit du 25 au 26 mars 2024, une nouvelle constitution selon laquelle le président ne sera plus élu par le peuple mais par le Parlement et le Sénat. Depuis lors, ce vote fait couler beaucoup d’encres et salive. Innocent Kagbara, le président du Parti des démocrates panafricains (PDP) et député à l’Assemblée nationale se félicite de ce vote qui dit-il, ouvre la voie à des « alliances contre nature ».
Reçu sur une radio locale, le député qui dit avoir donné amende favorable pour cette cinquième République, explique que le nouveau président du conseil des ministres, anciennement appelé premier ministre sera plus qu’un collaborateur du Chef de l’Etat. Il va présider le Conseil des ministres, faire la proposition de nominations d’un certain nombre de personnalités, est responsable devant le parlement de l’action du gouvernement et engage sa responsabilité.
Le Chef de l’Etat lui, n’aura qu’un rôle représentatif pour un mandat de six ans, une seule fois. Son vote se fait à l’hémicycle par les deux chambres, les députés et les Sénateurs, d’où l’importance d’avoir la majorité.
« Ces textes mettront fin à des dualités. Les acteurs seront désormais obligés de se parler. Tout dépendra du nombre de députés que vous avez à l’Assemblée nationale pour pouvoir former une coalition et diriger le pays. Vous pouvez même trouver des alliances contre nature« , soutient M. Kagbara arguant que c’est aussi le cas en Israël.
Les nouveaux textes, attendent la promulgation du Chef de l’Etat. Le conseil des évêques du Togo a invité Faure Gnassingbé à y sursoir et parle de « l’importance du bon sens, de l’amour de la Patrie et de l’engagement patriotique de tous ».
Jusqu’à présent, le Chef de l’Etat était élu au suffrage direct était de cinq ans, renouvelable une fois. Faure Gnassingbé est au pouvoir depuis 2005, au lendemain de la mort de son père qui a dirigé pendant 38 ans, le pays d’une main de fer. La prochaine élection présidentielle devrait avoir lieu en 2025.
Le mandat des députés à l’Assemblée était arrivé à terme le 31 décembre. Or les prochaines élections législatives ont été repoussées à la fin du premier trimestre 2024 et ensuite pour le 20 Avril 2024.
