Trois journalistes Tchadiens sont interpellés et jetés en prison dans l’exercice de leur fonction. Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) tire la sonnette d’alarme. Il vient d’interpeller le président tchadien Idriss Deby Itno dans une correspondance demandant leur liberté.
Le 22 mars dernier, le journaliste indépendant Jean Etienne Laokolé. Il est accusé d’avoir écrit des articles critiquant le gouvernement sur un blog. Selon son avocat Pierre Mialengar, il a été inculpé pour « diffamation ». Le 6 mai, la police met la main sur Eric Topona, secrétaire général de l’Union des journalistes tchadiens, l’accusant de collaboration avec Laokolé dans la publication d’articles sur le même blog.
Le lendemain, la police a également arrêté Moussaye Avenir De La Tchiré, directeur de publication du tri-mensuel privé « Abba Garde » pour avoir écrit dans son journal un article qui a relaté en détail des allégations d’abus des droits humains au Tchad au cours des deux dernières décennies. Son avocat Olivier Gourara indique qu’il a été inculpé d’« incitation à la haine et au soulèvement populaire ».
Le même jour, les autorités sénégalaises ont ordonné à Makaila Nguebla, auteur de Makaila.over-blog.com, jugé de l’opposition, de quitter le pays, selon des médias. Selon la presse locale, l’expulsion a été faite à la demande du ministre tchadien de la justice.
Le Comité pour la protection des journalistes, dans une correspondance adressée au Chef de l’Etat tchadien soulignent que de telles actions contredisent une récente déclaration d’Idris Déby selon laquelle « Le Tchad de la Renaissance a besoin de tous ses enfants ».
« Dans une démocratie, les fonctionnaires ne devraient pas être à l’abri de critiques de la part des citoyens qu’ils servent » a eu à rappeler le CPJ avant de demander au président tchadien de faire preuve de « plus de tolérance envers la critique ». Aussi, ont-ils demandé que les journalistes détenus soient libérés et que les charges retenues contre eux soient abandonnées.