Pour un monde plus sûr, le monde avait lancé les guerres en Irak et en Afghanistan. Pour un monde plus libre et plus démocratique, le monde avait enchainé en lançant les chantiers du Printemps Arabe. Depuis la 2ème Guerre Mondiale, le monde veut naturellement préserver sa paix. Mieux, il s’imagine comme un cadre d’expression des libertés, du respect des droits de l’homme et de l’alternance politique. Malheureusement, le monde est aujourd’hui dans l’impasse.
Le concept d’un monde plus sûr est un échec et la peur s’est invitée partout. Les disparitions de Mouammar Khadafi, de Saddam Hussein et de Oussama Ben Laden n’ont pas servi la cause de la paix et de la sécurité. Les maitres du monde et les grands stratèges politiques ne se sont-ils pas trompés dans leur perception d’un vaste village planétaire sécurisé et globalement démocratique? En réalité, les Américains et tout l’Occident avaient minimisé sans doute le fossé qui existe entre leur monde riche, opulent et parfois insolent et le reste de la planète condamné à suivre et à subir la marche du monde. La capacité de nuisance d’une partie de ce reste du monde frustré aura été aussi sous-estimée.
Al Qaida a été bien affaibli. Mais comme dans une course de relais, l’Etat Islamique porte désormais ses troupes partout y compris dans la sous région ouest africaine. La Cedeao et au de-là, l’Union Africaine sont-elles préparées à faire face à une guerre que l’Occident n’a pas pu endiguer après une quinzaine d’années de combats militaires, d’investissements humains et de perte en tout genre ?
En se déplaçant ce mardi à Abidjan pour apporter le soutien de la France à la Côte d’Ivoire attaquée dimanche par des Islamistes, les ministres français des affaires étrangères et de l’intérieur veulent rassurer le principal moteur économique de l’Afrique de l’Ouest et du pré carré français. Mais il est à craindre que ce soutien n’entamera en rien la détermination des porteurs d’armes de guerre en temps de paix sur une plage africaine.
En seulement quelques années, la sous l’Afrique de l’Ouest s’est transformée en une véritable tanière des mouvements djihadistes. De Boko Haram au Nigeria à Al Mourabitum aux confins de la Mauritanie, en passant par les sections locales maliennes, les menaces ont désormais diverses dénominations et un mode opératoire dont l’objectif principal est de tuer le maximum de personnes. Après la Côte d’Ivoire, quel est le prochain pays que les islamistes ont inscrit sur leur funeste agenda ? La psychose gagne du terrain. Quelles seront les solutions à cette montée de l’intégrisme et de la barbarie dans des contrées pauvres, marginalisées et dépourvues de moyens de défenses ?
Loin de Grand Bassam au Sud de Côte d’Ivoire ou de Maidougouri au Nord du Nigéria, les vraies réponses ne viendront que de Washington, de Paris ou de Moscou. Les Russes viennent d’annoncer le retrait d’une partie de leurs troupes de la Syrie. Ce retrait constitue un premier des nombreux pas à mener par le monde occidental pour un monde plus sûr. A l’origine de cet objectif au début des années 2000, l’ancien Président américain George Bush aura tout prévu sauf les montagnes de dégâts collatéraux.
Voltic Togo