Image utilisée juste à titre d'illustration

En 8 mois, le Togo a essuyé 3 attaques terroristes. La dernière s’est produite dans le canton de Koundjouaré. Les auteurs ont cette fois-ci usé de couteaux pour commettre leur forfait. Bilan provisoire, au moins 15 morts. Les faits tels rapportés par des sources contactées sur place par la rédaction d’Africa rendez-vous.

Dans la nuit du 14 au 15 juillet 2022, des groupes ont fait irruption dans des maisons, semant terreur et désolation. « Dès qu’ils frappent à votre porte et que vous ouvrez, ils vous attrapent et vous égorgent », raconte un activiste de la société civile joint au téléphone par Africa rendez-vous.

Les faits précise-t-il, se sont déroulés dans le canton de Koundjouaré mais dans deux villages différents, Blamonga et Kpembol.

Attaque ciblée à Blamonga

Une semaine avant le forfait, des jeunes peuhls qui conduisaient leur troupeau ont fui, face à des corps habillés, laissant s’éparpiller leurs moutons dans le village. Le chef du village a ordonné que les moutons soient rassemblés. Certains jeunes peuhls ont été saisis pour récupérer leurs moutons mais ils ont plutôt refusé.

A en croire notre source, il s’agit d’une attaque bien ciblée surtout que précise-t-il, c’est la maison du chef qui était visée mais les assaillants se seraient trompés et s’en sont pris plutôt aux jeunes qui ont prêté mains fortes au chef de Blamonga pour rassembler les moutons. A Blamonga, le bilan provisoire fait état de 10 morts, les victimes égorgées. Alors que populations fuyaient pour trouver refuge à Ogaro, un village voisin, ils y ont été poursuivis faisant encore des morts. Le bilan s’alourdit .

Kpembol n’est pas épargné

L’autre village ayant souffert le martyr est celui de Kpembol. Une autre source contactée par Africa rendez-vous précise que les auteurs de ces actes n’ont pas utilisé d’armes comme ce fut le cas par le passé, visiblement, pour ne pas attirer l’attention surtout que « l’état d’urgence sécuritaire » du gouvernement a permis d’installer des checkpoints.

Et avant de commettre leur forfait, les auteurs, non encore identifiés, ont posé des mines sur la route. « Un homme qui amenait sa femme en consultation prénatale sur sa moto a sauté sur cette mine », raconte notre source qui précise que seule la femme est blessée.

Le bilan provisoire fait état de 15 morts. Le Commissaire de Police de Koundjouaré qui se rendait sur les lieux pour constater les faits avec ses collaborateurs, a sauté sur une mine avec ses collaborateurs. Il serait grièvement blessé et transporté à Dapaong pour des soins.

L’autre « erreur meurtrière » des FAT

C’est la troisième fois qu’une attaque meurtrière se produit au Nord Togo. Celle-ci intervient quelques heures seulement après que les Forces d’Etat major (FAT) aient reconnu avoir « par erreur » tiré sur des enfants pris pour des terroristes.

A la télévision nationale, le lieutenant-colonel Sama Soussou, porte-parole des forces armées togolaises a indiqué que le drame est survenu sur fond de renseignements faisant état de menaces d’infiltration de bandes armées qui voulaient mener des attaques terroristes contre certaines localités. Il a indiqué que face à l’imminence du danger, le commandement de l’opération Koundjoaré a renforcé la surveillance et le contrôle terrestre et aérien de la zone.

« C’est au cours de ces opérations qu’un aéronef en patrouille nocturne a pris, malencontreusement, pour cible, un groupe de personnes qu’il a confondu à un groupe de colonne djihadiste en mouvement », a reconnu le porte-parole.

Rappelons que le gouvernement togolais a décrété depuis le 13 juin 2022 « l’état d’urgence sécuritaire » dans la région des Savanes, zone située dans l’extrême nord du pays ayant enregistré deux attaques terroristes, indique un communiqué officiel.

Voltic Togo