Les Togolais étaient le 25 juillet 2013 aux urnes pour élire leurs représentants au parlement. Et d’après les premières tendances, le parti au pouvoir, l’Union pour la République, Unir serait en tête, vient ensuite le Collectif Sauvons le Togo, Cst, Arc-en-ciel, Aec etc. Malgré les nombreuses irrégularités qui ont entaché la fiabilité du scrutin et donc du doute sur les résultats, certaines leçons méritent d’être rapidement tirées.
Dans les mêmes conditions, les mêmes causes produisent essentiellement les mêmes effets. Les Togolais viennent encore de l’apprendre à leurs dépens. Encore pour cinq bonnes années, ils doivent se « Morsifier » sous le régime quadragénaire pour a commis les mêmes erreurs comme par le passé.
Le peuple
Apprendre la science, la nature, et même Dieu n’est pas chose aisée, mais les plus courageux, persévérants et fervents y arrivent, facilement des fois. Mais apprendre l’homme est une mission délicate presque impossible que le courage, la persévérance, la foi, et même l’intelligence ne peuvent aider à accomplir. Car comme le dit l’adage, l’homme est une mer dont on ne peut sonder les abysses. L’homme, un amas d’humeurs, de contradictions, de mesquineries, d’égoïsme, d’orgueil, de désirs, bref l’homme est un mystère. Ce petit détour juste pour montrer combien il est difficile de connaître l’homme, pis un peuple.
Il y a encore quelques jours, le peuple togolais dans la diversité du nord au sud, de l’ouest à l’est, (qu’ils soient les étudiants de Kara, de Lomé, les membres du Syndicat des travailleurs du Togo), criait son ras-le-bol du régime Faure Gnassingbé et jurait de le bouter dehors comme un virus, une pathologie endémique. Maintenant que l’occasion est offerte à ce même peuple de procéder à un vote-sanction lors des législatives pour montrer au régime qu’il en a vraiment marre, il lui a plutôt donné carte blanche. Sacré peuple togolais ! Certains diront facilement c’est parce que le régime a fraudé lors des élections. D’accord. Mais demandez-vous aussi ceux qui votent encore ce régime qui pendant plus de quarante ans a maintenu le peuple dans la famine, la misère et la servitude ne sont pas eux tombés sur la tête. Qui aurait cru qu’à Dapaong, après que Douti et Anselme soient tombés sous les balles de ce régime, l’Unir fait encore le plein. Encore des fraudes dira-t-on, n’est-ce pas ? Mais certains ont bel et bien voté Unir contre un sac de riz et peut-être un 50 mille francs. Croyez-vous qu’aucun enseignement de Dapaong n’a voté Unir alors que c’est tous les enseignements qui se sont levés il y a quelques jours pour demander en vain une augmentation de la grille salariale. Sacré peuple togolais !
« L’opposition participative »
Cette expression est empruntée de Jean-Luc Homawoo de l’Union des forces du changement, Ufc. C’était lorsqu’il défendait mordicus que son parti bien qu’étant au gouvernement de Faure Gnassingbé demeure un parti de l’opposition, seulement qu’il participe à l’enracinement de la démocratie au Togo, donc l’opposition participative, mieux l’opposition-gouvernementale.
Ainsi au Togo, l’opposition participative, osons maintenant l’expression, doit savoir que celui qui fait la politique du ventre, doit s’attendre à une diarrhée chronique doublée d’un vomissement persistant. Aujourd’hui, l’opposant historique semble être vomi par son allié Faure Gnassingbé si seulement l’on concède qu’il y a des fraudes lors des législatives du 25 juillet dernier. C’est un message à peine voilé, une manière de dire aux membres de l’Ufc, Messieurs, ca va. Nous ne voulons plus de votre l’opposition participative qui d’ailleurs ne nous a été utile que des ennuis de vos anciens lieutenant, désormais Anc.
L’opposant charismatique n’a désormais ses yeux que pour pleurer. Il doit se rendre à l’évidence qu’ : « on peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le
peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps ». Abraham Lincoln. Le mythe détiaa semble tomber, peut-être disparaître bientôt et devenir l’ombre de lui-même comme les autres oppositions participatives, CPP, NID, PDR, ALLIANCE…
L’opposition radicale
Aux CST et AEC, lorsqu’on décide d’aller chasser dans une mare aux requins, on prend toutes les garanties possibles, toutes les précautions sinon après on ne peut bien se marrer. Le CST et l’AEC se sont jetés dans la danse électorale des législatives sachant bien que : « Dans les mêmes conditions, les mêmes causes produisent les mêmes effets ». Lorsqu’on ne peut grande chose, on se tait. Le peuple, en fait celui qui est conscient de son avenir, n’excusera plus des opposants fatalistes qui semblent vite capituler devant les fraudes massives du régime. Lorsqu’au cours d’une conférence de presse, on tient des propos de ce genre : « Qu’est-ce qu’on peut faire à part dénoncer les fraudes », c’est croire que les dés sont jetés, le vin est tiré, et de gré ou de force, on doit le boire jusqu’à la lie.
Sylvestre Beni
Crédit Photo: PNUD
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