Le Vatican a révélé samedi que quelque 400 prêtres ont été défroqués au cours du pontificat de Benoît XVI, à la suite de la multiplication des dénonciations d’abus sexuels d’enfants par des membres du clergé.
«En 2012 ils étaient environ 100, et environ 300 en 2011», a déclaré le porte-parole du Vatican Federico Lombardi. Mais le Réseau des survivants des personnes victimes de violence par des prêtres (SNAP) juge ces mesures disciplinaires insuffisantes.
«Le Pape doit commencer à défroquer également les prêtres qui couvrent les crimes sexuels, et pas seulement ceux qui les commettent», a déclaré le SNAP dans un communiqué.
C’est au début des années 2000 en Irlande et aux Etats-Unis que les crimes, commis sur des milliers d’enfants par des prêtres surtout dans les années 1960, 70 et 80, ont commencé à faire surface. La haute hiérarchie a été accusée d’avoir souvent protégé les coupables, en les mutant, pour préserver la bonne réputation de l’institution.
Benoît XVI, maintenant pape émérite après avoir démissionné l’année dernière, avait donné des consignes de tolérance zéro envers les prêtres pédophiles. Le Vatican avait reconnu avoir reçu des diocèses locaux des milliers de rapports d’abus.
La «honte» de François
Les poursuites internes sont du ressort de la Congrégation pour la doctrine de la foi, mais ses travaux ne sont généralement pas publics. Le Vatican a, pour la première fois, été sommé jeudi de donner des explications devant l’ONU sur les mesures prises pour lutter contre la pédophilie, tandis que le pape François, successeur de Benoit XVI, faisait part de sa «honte» face aux scandales dans l’Eglise.
Mais les associations de victimes affirment que le Vatican manque de transparence et ne fait pas assez pour dénoncer les abus devant la justice civile. Pour le SNAP, la hierarchie catholique devrait s’assurer que les prêtres auteurs de violences sexuelles soient poursuivis pénalement.
L’église catholique compte environ 400 000 prêtres dans le monde.