Le monde est en perpétuelle mutation et malheureusement, il n’existe aucun pays exempt de conflit. Les conflits peuvent survenir pour différentes raisons, qu’elles soient politiques, sociales, économiques ou culturelles. Cependant, pour promouvoir la paix et la résolution pacifique des conflits, le Togo a opté pour une justice transitionnelle. Les éléments clés de cette justice transitionnelle telle qu’apprivoisée par le pays sont les réparations communautaires et collectives.
Au Togo, la justice transitionnelle est mise en œuvre par le Haut-commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN) et prend en compte les questions liées aux réparations communautaires et collectives que l’institution met en œuvre.
La justice transitionnelle est un processus qui vise à traiter les violations des droits de l’homme commises pendant des périodes de conflit ou de transition politique. Le Togo en a connu plusieurs.
Le rôle de la transition transitionnelle est de promouvoir la réconciliation, la vérité, la responsabilité et la réparation. Elle permet de faire face aux crimes passés, de rendre justice aux victimes et de construire une société plus juste et pacifique. C’est une approche importante pour surmonter les traumatismes et construire un avenir meilleur.
La justice traditionnelle à la sauce togolaise
Pour Antoinette Mbrou assistante principale du HCRRUN, au Togo, la Justice Transitionnelle est prise comme « l’ensemble des mécanismes judiciaires et non judiciaires qui permettent à une société divisée de sortir de son passé douloureux et divisé vers un avenir commun orienté vers la promotion de la réconciliation et l’état de droit ».
Le programme de réparation qui est l’une des recommandations de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) contient le volet des « Réparations Communautaires et Collectives ».
En effet, la recommandation 54 de la CVJR stipule que « des réparations communautaires et collectives soient privilégiées dans les cas de conflits intercommunautaires et de déplacement de populations. Ces réparations peuvent prendre la forme d’œuvres d’utilité publique ou de projets de développement doivent être distinguées de projets ordinaires de l’Etat.
Les réparations peuvent par exemple être des programmes de développement communautaire, des initiatives de justice sociale et des mécanismes de réconciliation intercommunautaire. Elles sont importantes pour restaurer les liens sociaux, promouvoir la solidarité et construire une société plus juste et inclusive.
« Les bénéficiaires de ces réparations sont les communautés victimes des violences politiques de 1958 à 2005. Le but est de fédérer les composantes des communautés recensées, autour des intérêts communs, de les apaiser et de contribuer in fine à une cicatrisation collective des blessures et des violations dont elles ont été victimes », rappelle Mme Mbrou tout en précisant que la communauté concernée est vivement impliquée dans l’exécution des travaux.
La mission du HCCRUN, dans le cadre des Réparations Communautaires et Collectives, est passée entre autres à Blitta, Kpélé, Barkoissi, Djéréhouyé, Pouwèdéwou, Niki-Niki, où des sessions d’échanges, signature de conventions d’entente et quelques projets réalisés ont pu être recensés.