Des poisons lents à vil prix, se font arracher comme de pains au Togo. Si la commercialisation de ces médicaments de rue est interdite par le gouvernement, les femmes elles, ne se l’ont pas interdit. Elles continuent, en cachette ce commerce qui semble bien fructueux.

Consommer des médicaments de rue revient moins coûteux. Avec 500 Francs (moins de 1Euro) facile de trouver des combinaisons d’antipaludéens, d’antalgiques ou presque n’importe quel type de médicaments génériques. Et pourtant…

Pas sans conséquence

Utiliser des médicaments de rue à vil prix, oui mais ce n’est pas sans conséquence. A en croire Pierre Ameke, infirmier d’État, les risques qui découlent de la consommation de ces produits sont énormes.

« On peut citer entre autres, la création des résistances face à certaines maladies, l’insuffisance rénale aiguë par surdose, l’intoxication aiguë et la gravité de la maladie, l’overdose ou la sous-dose », explique cet officiant au centre médicosocial ‘CMS) d’Adakpamé.

Selon lui, la provenance douteuse des médicaments et l’interaction médicamenteuse sont aussi des conséquences des pharmacies de rue.

A en croire l’ordre national des pharmaciens du Togo, 40% des médicaments vendus au Togo sont des faux.

L’autodidacte en action

Ces chiffres raisonnent sans faire échos dans les oreilles des consommateurs. Chaque médicament dispose des consignes de prise, de posologie et aussi, des mises en garde spéciales tout comme des précautions particulières à prendre, si acheté en pharmacie.

Les revendeurs de médicaments de rue, des dames à 98%, ne suivent aucune formation en la matière, ne maitrise aucunement la posologie des médicaments mais sont assez promptes à faire des combinaisons une fois que le client décline le mal dont il souffre.

« Quand on va acheter ces produits au marché (sans vouloir indiquer lequel et où concrètement), on nous explique ce que ça fait et à force de recommander aux gens, tu gardes ça aussi dans la tête. Aussi, on ne va pas au marché pour acheter juste des produits comme ça, il faut savoir la demande et acheter en fonction. Facilement, on retient les noms« , explique, dame Adjo (nom d’emprunt), rencontrée sous un lampadaire public à côté d’une station d’essence, à Adakpamé.

Et qu’en est-il de la posologie? « Écoutez, vendre les médicaments est mon job maintenant, donc comprenez que je m’y connais« , lâche-t-elle sur un ton beaucoup plus nerveux.

De l’avis des praticiens hospitaliers, la prescription d’un médicament se fait en fonction non seulement de l’âge de la personne mais aussi, d’autres paramètres dont le poids du patient. Autant de facteurs foulés aux pieds par ces dames, vendeuses de poisons lents, à vil prix, sans respect de la date de péremption ou encore de ces produits qui devraient être retirés du marché pour leurs effets nocifs à long terme.

En clair, les médicaments vendus sur des étalages en cachette, dans des maisons, sont des poisons lents et les Togolais se tuent eux-mêmes à petits feux, par défaut disent-ils de moyens financiers.

Voltic Togo