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Dans la région de la Kara, environ 420 km au Nord de la capitale, une pratique continue de jeter une ombre sur l’avenir des jeunes filles, il s’agit du mariage précoce. Malgré les interdictions légales et les efforts des organisations locales et internationales, cette tradition persiste, sapant le bien-être social et l’autonomie des femmes.

L’organisation non gouvernementale (ONG) Alafia, engagée dans l’amélioration des conditions de vie des femmes et des jeunes filles, a lancé un projet intitulé « Lutte contre les mariages précoces pour l’autonomisation de la jeune fille dans les 7 préfectures de la région de la Kara ». Au cœur de ce projet se trouve un atelier de réseautage réunissant divers acteurs locaux, des autorités administratives, les chefs traditionnels, les organisations de la société civile et les médias, à Lomé le jeudi 22 février 2024.

Les chiffres révélés par l’enquête à indicateurs multiples (MICS4) sont alarmants. Dans les zones rurales, 37% des enfants sont mariés de force, contre 19% dans les zones urbaines. La région septentrionale du pays, en particulier, est un foyer de cette pratique dévastatrice. Près de la moitié des femmes de cette région se sont mariées avant l’âge de 18 ans, en dépit de l’interdiction clairement énoncée par l’article 267 du Code de l’enfant, qui fixe l’âge légal du mariage à 18 ans.

A en croire la présidente du conseil exécutif de l’ONG Alafia, Akuyo Akpédzé Atakouma, pendant le confinement dû à la Covid 19, 88 filles dont l’âge compris entre 14 à 17 ans ont été victimes du mariage précoce en 3 mois à Bassar.

L’atelier de réseautage vise à présenter les résultats à mi-parcours du projet, à faciliter les échanges sur les stratégies efficaces de plaidoyer et de sensibilisation, et à mettre en place un réseau d’acteurs communautaires engagés dans la lutte contre les mariages précoces et forcés.

Il était aussi question de souligner les difficultés rencontrées au cours du projet. « Une des principales difficultés rencontrées est le manque de structures d’accueil pour les victimes. En l’absence de telles ressources, les victimes sont souvent placées dans leur famille, sous surveillance, ce qui souligne l’importance de mettre en place un soutien adéquat », explique Mme Adzoavi Nyvito Tatey, la directrice exécutive.

« Il est également crucial de sensibiliser sur les pratiques culturelles qui perpétuent ces violences. Le mariage forcé, souvent perçu comme une tradition, doit être remis en question pour protéger les droits fondamentaux des jeunes filles. Ensemble, avec l’implication de tous les acteurs concernés, il est possible de mettre fin à cette réalité déchirante et de garantir un avenir sûr et égalitaire pour toutes les filles au Togo », a-t-elle laissé entendre.

En unissant leurs forces, les participants se sont engagés pour devenir des agents de changement au sein de leurs communautés, promouvant l’égalité des genres et garantissant un avenir meilleur pour les jeunes filles togolaises.

Alors que le Togo s’efforce de progresser vers un avenir où chaque femme est libre de toute contrainte pénible, cet atelier a marqué une étape importante dans la lutte contre le mariage précoce.

Voltic Togo