Les passagers à bord de la compagnie de transport aérien Air France à destination de Lomé peuvent enfin le faire sans crainte. Une situation déplorable de vol de bagages qui a longtemps perduré, semble être maitrisée.
Pendant plusieurs jours, entre juillet et octobre 2015, c’était l’amertume, la désolation pour ces passagers qui ont, « le malheur » de voyager à bord d’Air France, surtout en classe Affaires. Soit ils ne retrouvaient pas la totalité de leurs bagages, soit ils ne trouvent qu’une partie. Et pour cause, le non contrôle de talons de bagages à la sortie du hall d’arrivée à Lomé encourageant ce qu’il convient d’appeler le réseau mafieux de vol.
Pourtant, cette exigence formulée par les autorités aéroportuaires de Lomé a toujours vu l’opposition de la compagnie aérienne française qui, comptant sur sa position de quasi-monopole donne peu d’importance à certaines mesures qui pourraient sécuriser les bagages des passagers. «Vous nous voyez instaurer le contrôle de talons à la sortie avec le titre de voyage ou le passeport, ce n’est pas possible » avait lâché un responsable du service commercial de l’agence la compagnie à Lomé, au soir du 12 septembre 2015 alors qu’un passager se plaignait du vol de ses bagages. « Air France desserve la capitale togolaise avec de grosses machines et des passagers donc techniquement, ce n’est possible », va-t-il renvoyer à la figure du voyageur. Et pourtant presque toutes les autres compagnies de voyage font faire le contrôle des talons.
Air France joue au « malin »
La raison d’Air France semble être bien ailleurs. Il en ressort que l’emploi des agents de sécurité et de contrôle constitue des coûts supplémentaires que la Compagnie ne veut plus supporter. Les autres compagnies opérant sur le tarmac s’y plient pourtant. Selon certaines indiscrétions,il aura fallu des plaintes et que le gang mafieux de vol soit démantelé à Baguida, banlieu est de la capitale pour que la Compagnie prenne ses responsabilités.
Le scénario de Lomé ressemble à un autre qui s’était passé à l’aéroport Charles De Gaule de Paris entre 2006 et 2008 avant que le gang ne soit démantelé. Dans ce cas, la sous préfecture de Bobigny où se trouve l’aéroport CDG a pointé du doigt Air France : « À partir du moment où un bagage est enregistré par un voyageur, c’est le transporteur qui doit en assumer la responsabilité tant dans la zone de tri, située en sous-sol de l’aéroport, que sur les pistes et dans l’avion » Et pourquoi pas la même responsabilité au Togo?
Certains passagers espèrent toujours les dédommagements à la hauteur de leurs pertes. Mais en attendant, ils sont condamnés à prendre leur mal en patience, à l’instar d’un couple, venu célébrer leur mariage à Lomé et qui attend toujours leurs valises. Un autre qui a vu ses bagages perdu à l’aéroport de Lomé le 12 septembre 2015 a appris auprès de la compagnie que ses bagages ont été volés à Lomé.