Comment fabrique-t-on réellement les saucisses ? Quels sont les éléments qui entrent dans la fabrication de cet aliment issu des rayons des charcuteries des supers marchés et des étalages des revendeuses de nombreux marchés africains ? Ce sont là deux questions que se posent sans doute de nombreuses familles du continent depuis l’apparition sur internet de  plusieurs vidéos présentées comme celles concernant la fabrication des  saucisses.

Ces vidéos montrent distinctement entassées dans de grandes  cuves, divers types de carcasses d’animaux sans autres traitements. Des têtes aux pattes, des poils et du coup jusqu’aux intestins et leurs excréments, tout est mis ensemble pour sortir au final une pâte sous la forme de saucisse. Vrai ou pur montage ? Mauvaise publicité ou alerte à prendre en compte ? Il va sans dire que la publication de ces vidéos a de  nombreuses conséquences dans les marchés désormais contraints à la mévente et dans les familles peu disposées à continuer par consommer les saucisses.

Celle-ci se sont fréquemment retrouvées ces dernières années, dans les assiettes de nombreuses familles africaines y compris dans les zones jugées  pauvres et sans grandes ressources. En réalité, le continent fait face à une question de santé publique. Mais aussi surprenante que celle puisse paraitre, très peu d’initiatives sont prises ou en cours pour situer
l’opinion publique africaine.

Certaines saucisses et autres produits carnés seraient-ils malpropres à la consommation ? Existerait-il une filière chinoise ou asiatique dans la production de ces produits jugés souvent bons marchés et destinés au continent noir? Pour de nombreux observateurs, l’Afrique est devenu un véritable dépotoir pour le reste de l’humanité. II est vrai que dans les secteurs de l’automobile, de l’habillement, des cosmétiques etc….des produits dits « venus d’Europe » retrouvent une nouvelle vie dans plusieurs pays d’Afrique. Le mouvement aurait-il atteint le secteur de l’alimentation ? En l’absence de données réelles de rapport entre consommation et hausse de certaines maladies jusque-là peu développées en Afrique comme les cancers, il devient nécessaire de poser le sujet. Il ne s’agit pas de le poser juste au plan national ou sous régional mais à l’échelle du continent pour trouver une parade à la taille de son réel enjeu.

Depuis toujours, l’Afrique croule sous le poids du paludisme, de la malnutrition et de pauvreté. Comment accepter que de nouveaux fléaux soient ajoutés à une liste pour laquelle des solutions ne sont pas encore trouvées? Il se raconte qu’une majorité de dirigeants africains fait sa course dans les grandes surfaces de Paris, de Londres ou de New York. Ce choix des dirigeants doit-il condamner à elle-même une partie aussi importante de la population africaine généralement issue de la classe moyenne ? C’est contre la non assistance à personne en danger que nous voulons lancer ce qui est un appel pressant en direction des associations des consommateurs, des associations de la société civile et des gouvernements africains et de leurs partenaires à briser le cycle de l’indifférence à l’égard des consommateurs africains. En Afrique, un proverbe dit que « un ventre affamé n’a point d’oreille » Nous ajoutons qu’il dispose au moins des autres sens.

Voltic Togo