Le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), a émis des doutes sur la possibilité de tenir le premier tour de l’élection présidentielle le 28 juillet.

Dans une déclaration jeudi 27 juin à l’Agence France Presse (AFP), le président de la Céni, Mamadou Diamountani a indiqué qu’il est extrêmement difficile d’organiser le premier tour de l’élection présidentielle le 28 juillet.

« D’ici le 28 juillet, nous avons encore beaucoup de défis à relever« , a-t-il dit. « D’abord, il faut reconnaître que la production de la carte d’électeurs a pris beaucoup de retard. Or, c’est le seul document qui permet à l’électeur de voter, c’est non seulement la carte d’identification, mais aussi la carte d’électeur« , a-t-il ajouté.

Pour le président de la Céni, « il va être extrêmement difficile de remettre les cartes aux électeurs maliens en moins d’un mois, surtout quand on sait qu’il y a plus de 6,8 millions de cartes, qu’il y a beaucoup de populations déplacées« . « Il faut se donner plus d’un mois pour que les cartes soient remises à leurs propriétaires, parce que le mode opératoire du ministère malien de l’Administration n’est pas convainquant« , a poursuivi M. Diamountani.

A Kidal, le processus électoral est au point mort. Il a également mis en avant la situation à Kidal, ville du nord-est du Mali occupée par la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), où doivent être cantonnés les combattants touaregs, et où les forces de l’armée doivent se déployer, l’administration n’est pas encore revenue, et le processus électoral semble au point mort. C’est, selon lui, « une autre raison qui rend extrêmement difficile, voir impossible », la tenue du premier tour de la présidentielle à la date prévue.

Sous couvert d’anonymat, un ministre malien a affirmé ce vendredi à l’AFP, que « tout le monde est d’accord pour le report » car « nous ne voulons pas des élections bâclées ». Délai très court La décision de tenir le premier tour de la présidentielle le 28 juillet, éventuellement suivi d’un second tour le 11 août, a été prise par le gouvernement malien de transition sous la pression de la communauté internationale, en particulier de la France. De plus en plus d’acteurs internationaux impliqués dans le processus (ONU, Cedeao, Union africaine) s’interrogent sur la date du 28 juillet. Pour éviter les contestations post-electorales, certains observateurs jugent ce délai très court.

Précisons que c’est ce vendredi 28 juin à minuit que tous les candidats à l’élection présidentielle devront avoir déposé leur dossier. La Cour aura jusqu’au 6 juillet, veille du démarrage de la campagne, pour valider ou non ces candidatures.

Voltic Togo