Les responsables du Collectif Sauvons le Togo (CST) ont animé mardi 28 mai 2013 à Lomé, une conférence de presse relative à l’inculpation et transfèrement en prison du chef d’escadron Olivier Poko Amah. Le CST dont fait partie le président de l’ASVITTO réclame la libération inconditionnelle  et immédiate de ce dernier et des détenus dans l’affaire des incendies des grands marchés de Kara et de l’immeuble central du grand marché de Lomé.

Cette conférence de presse a été l’occasion pour les responsables du CST de s’indigner quant à la procédure d’interpellation du président de l’ASVITTO, Olivier Amah. Selon les responsables du CST, l’interpellation du président d’ASVITTO ne répond à aucune norme judiciaire, et l’assimilent à un  «  harcèlement judiciaire ». Ils ont eu, d’une part, à dénoncer les répressions militaires des 22, 23 et 25 mai derniers et d’autre part, de rappeler que le maintien d’ordre au cours des manifestations pacifiques est du ressort de la police et non des militaires. «L’armée ne doit être en aucun cas sur le terrain pour le maintien d’ordre, sauf pour prendre position à des points stratégiques du territoire, afin de s’interposer en cas de menace de la paix civile, et d’œuvrer avec les pouvoirs publics au retour du calme », a déclaré Abass Kaboua, président du Mouvement des républicains centristes (MRC).

Ils ont aussi présenté au cours de la rencontre des clichés des militaires en civil et des policiers lançant des grenades lacrymogènes au cours des manifestations de jeudi et de samedi dernier. Selon les responsables du CST, de sources informées, les forces de sécurité déployées pour les répressions des 22, 23 et 25 mai deniers sont en majorité composées d’une part de militaires habillés en tenue de gendarme et d’autre part, d’éléments de l’unité spéciale d’intervention de la gendarmerie (USIG) habillés en civil et tenant des machettes et des gourdins cloutés. «Face à la recrudescence de la tension sociale, le CST interpelle solennellement le haut commandement des Forces armées togolaises à œuvrer auprès du chef de l’Etat pour la tenu sans délai d’un dialogue structuré, franc et sincère, afin de sortir le Togo de la crise dans laquelle le pays s’enfonce », a indiqué Abass Kaboua, dans la déclaration liminaire.

Selon le coordonnateur du CST, Me Zeus Ajavon, l’interpellation du Commandant Olivier Amah ne respecte aucune procédure judiciaire de la République. «Aucune information judiciaire n’a été préalablement ouverte en dépit de la clarté des réponses apportées par Olivier Amah, malgré ça il est gardé plusieurs heures au Service de renseignement et d’investigation (SRI), puis conduit devant le juge de 2ème cabinet d’instruction qui après l’avoir auditionné, l’a inculpé d’incitation à la révolte de l’armée et ordonné son placement sous mandat de dépôt à la prison civile de Lomé. C’est inadmissible », a-t-il mentionné.

 «Face à cette violation de loi, nous exigeons sa libération immédiate et sans condition  et l’annulation de toutes les poursuites engagées à son encontre », a martelé le Coordinateur du CST et de poursuivre « Nous protestons aussi contre ces manœuvres qui relèvent purement et simplement d’un harcèlement judiciaires et exigeons, compte tenu des nouvelles révélations de Mohamed Loum, la libération de tous les détenus dans l’affaire des incendies des grands marchés, ainsi que la levée de charges qui pèsent sur les inculpés».

Pour rappel, parallèlement à la procédure menée contre Olivier Amah, c’est Abass Kaboua qui a été convoqué par le juge d’instruction en charge de dossier des incendies des grands marchés de Kara et de Lomé, aux motifs qu’il a tenu des propos qui sortent du cadre de l’obligation de réserve que lui impose son statut d’inculpé en liberté provisoire.

Voltic Togo