Un journaliste ivoirien a été assassiné en fin de semaine dernière à Abidjan par des hommes armés. L’annonce a été faite mardi par le responsable du Syndicat de la presse privée de Côte d’Ivoire (Synapp-CI). Désiré Oué, 40 ans, est le premier journaliste tué en Côte d’Ivoire depuis la fin de la crise postélectorale de 2010-2011.

A se fier à une dépêche de nos confrères d’AFP, un autre journaliste, Dieusmonde Tadé, employé du quotidien « Le Nouveau Réveil » (proche du pouvoir), a été enlevé dans la nuit de lundi à mardi puis relâché mardi matin à une soixantaine de kilomètres d’Abidjan. L’information est aussi confirmée par  Patrice Yao, le directeur général de ce journal.

Selon nos confrères d’AFP, le sieur Oué a été abattu dans la nuit du vendredi à samedi à son domicile par des hommes armés non identifiés.Il était le rédacteur en chef de la revue Tomorrow Magazine.

Quand il est rentré chez lui, il a surpris des brigands qui vandalisaient sa maison. (…) Tout été emporté chez lui, ce qui fait dire qu’il a été victime d’un braquage, a raconté à l’AFP Afoussiata Bamba, la ministre de la Communication.

La victime, touchée d’une balle en pleine poitrine, est malheureusement morte des suites de ses blessures, a regretté la ministre, s’appuyant sur les résultats d’une enquête préliminaire.

Cet assassinat dans l’exercice de ses fonctions est un très mauvais signal, a dénoncé Guillaume Gbato, président du Synapp-CI, qui réclame une enquête rigoureuse afin d’identifier et d’arrêter les meurtriers.

Dieusmonde Tadé a de son côté été enlevé alors qu’il rentrait chez lui dans un taxi abidjanais, puis a été conduit dans un 4X4 à soixante kilomètres de la capitale économique ivoirienne, où il a été abandonné. Le journaliste du Nouveau réveil, le quotidien du PDCI (pouvoir), n’a pas indiqué avoir été frappé mais il est traumatisé, a regretté Patrice Yao, le directeur général de ce journal.

Dieusmonde Tadé avait reçu plusieurs menaces de mort après la publication d’un article impliquant un ex-chef de guerre de la rébellion pro-Ouattara devenu commandant dans l’armée régulière ivoirienne, selon le Synapp-CI.

Il est désormais clair que les journalistes sont pris pour cible pour le travail qu’ils font. C’est inacceptable et nous ne l’accepterons pas, a réagi Guillaume Gbato, le président de ce syndicat.

Les médias ivoiriens, dont une partie est très politisée, avaient joué un rôle dans cette crise. Les invectives d’un camp à l’autre par unes de journaux interposées restent encore relativement fréquentes aujourd’hui.

Africardv avec AFP

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