Fondatrice du Mouvement des binationaux pour la République (Mbr), Jacqueline Zohou Nizet a participé le week-end dernier à la cérémonie d’hommage aux victimes de l’attaque terroriste de Grand Bassam qui a réuni les différentes Associations de Français vivant en Côte d’Ivoire. C’était en présence de l’Ambassadeur de France, S.E.M Georges Serre, du Maire de Grand Bassam, Philippe Ezaley et des Conseillers Consulaires d’Abidjan.

« Le 13 mars 2016, durant quelques heures, à Grand Bassam, la barbarie a pris le dessus sur la vie. Trois terroristes d’Aqmi lourdement armés ont attaqué la station balnéaire ivoirienne. Tirant sur des êtres humains venus chercher la quiétude au bord de la mer avec le seul but de tuer », se rappelle Mme Nizet. Selon elle, ces actes d’une rare barbarie qui vise à susciter la peur et à accroitre l’effroi au sein de la population. « Sans regarder la couleur de la peau, ni la nationalité de leurs victimes, les semeurs de la mort n’ont donc pas fait de distinction », fait-elle remarquer.

Dix-neuf personnes sont tombées dont onze Ivoiriens (huit civils et trois membres des Forces spéciales), quatre Français, un Nigérien, un Libanais, une Allemande, une Macédonienne. Pour Mme Nizet, avec ce melting-pot de victimes, c’est l’humanité dans son ensemble qui a été touchée.

L’échange et la diversité, socles de la société

Une semaine plus tard, soit le 20 mars 2016, un hommage national a été rendu aux victimes, en présence S.E.M Alassane Ouattara, président de Côte d’Ivoire, des membres du gouvernement et des présidents d’institutions.

« Cette cérémonie était l’occasion d’honorer la mémoire des disparus. Mais aussi et surtout, d’affûter nos armes pour lutter contre l’obscurantisme et la violence aveugle. Avec un arsenal qui n’est pas militaire, mais construit sur la culture et l’humain », estime Jacqueline Zohou Nizet, chef d’entreprise, et présidente du Mouvement des Binationaux pour la République.

Pour elle, la garantie d’un monde de paix réside dans  notre acceptation d’apprendre à se connaître, de découvrir la culture des uns et des autres pour s’enrichir mutuellement  de nos différences. « L’échange devient alors une force et la diversité la plus grande des richesses. Deux socles solides sur lesquels peuvent se construire la tolérance, l’acceptation, le respect de l’autre et la solidarité : les quatre piliers d’une société ouverte et fraternelle », avoue la présidente du Mbr.

La bi-nationalité est un formidable trésor

Abordant la bi-nationalité, Mme Nizet soutient qu’elle constitue un formidable trésor. « Née à Abidjan, en Côte d’Ivoire, je suis franco-ivoirienne. Une bi-nationalité, doublée d’un double engagement : mon père, fonctionnaire, m’a transmis son amour de la France et de ses valeurs, tandis que ma mère, très investie dans l’action caritative, m’a montré l’exemple d’une femme au service des autres. Au fil des années, j’ai mesuré à quel point la bi-nationalité constitue un atout considérable, par l’alliance des cultures et l’enrichissement collectif qu’elle engendre. C’est un formidable trésor pour tout pays… et pour la France en particulier », témoigne-t-elle.

Pour elle, cela constitue un atout en ce sens que la bi-nationalité permet le rayonnement de la culture d’un pays et de ses principes fondateurs bien au-delà de ses frontières. Mieux, les binationaux sont « des vecteurs d’intégration majeurs, tant par le légitime sentiment de fierté d’être Français, que par l’appartenance à la communauté nationale sans que chacun ait pour autant à renier sa propre histoire ou son identité personnelle ».

Vers un bien-être partagé

Mme Nizet explique que les binationaux vivent deux cultures, et enrichissent chacune d’elles. « Ils sont les ambassadeurs de leur pays d’origine et concourent à l’enrichissement de leur pays de résidence. Ce sont aussi des points d’ancrage pour des actions culturelles, politiques et commerciales », soutient-elle. Et d’ajouter : « Ils sont enfin les vecteurs de la propagation de valeurs majeures, comme l’égalité des genres, la condition de la femme, ou en général le respect de la liberté individuelle. Qu’ils soient installés en France ou à l’étranger, ils transfèrent des valeurs, des modèles, des ressources, aidant ainsi au développement de leur pays d’origine pour améliorer les conditions de vie de leurs ressortissants et progresser vers un bien-être partagé. »

Environ cinq millions d’ambassadeurs

« Plus que jamais, lors de l’hommage rendu aux victimes de Grand Bassam, j’ai mesuré le rôle que les 5 millions de binationaux français pourraient tenir dans les échanges qui permettront de construire la société de demain », constate Jacqueline Zohou Nizet. Avant de s’insurger contre la tentative de remise en cause de la bi-nationalité qui légitime en fait la création du MBR. « Son rôle : créer entre tous les binationaux un lien social fort, en vue de les regrouper afin qu’ils pèsent dans le débat d’idée, que leur spécificité et leur importance soient ainsi reconnues et respectées. Car qui, mieux qu’eux, peut illustrer les réussites de l’intégration, l’adhésion à la République et à la vie démocratique du pays ? » a-t-elle expliqué.

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