Jean-Marc Segoun, directeur des opérations et programmes de FIDEMO

La démocratie, bien qu’ancienne dans son essence, continue d’évoluer à mesure que les sociétés se développent et se transforment. Au cœur de cette évolution se trouve la notion de co-construction, un concept pour lequel la Fondation de l’Innovation pour la Démocratie (FIDEMO) a regroupé les membres de la société à participer à la réflexion et à la formulation de solutions pour les défis contemporains, à Lomé le mardi 12 mars 2024.

D’après le secrétaire général d’INADES-Formation, Sena Adessou, la co-construction démocratique repose sur l’idée que la démocratie ne doit pas être statique, mais plutôt dynamique, en constante adaptation aux besoins changeants de la société. « C’est une invitation à regarder au-delà des frontières traditionnelles de la politique institutionnelle et à explorer les riches expériences et pratiques qui émergent dans les contextes locaux, ruraux et communautaires ».

Pour lui, ce processus de co-construction offre une opportunité unique de revitaliser la démocratie en puisant dans la sagesse collective de la société. « En réunissant des voix diverses et en favorisant un dialogue ouvert, il devient possible d’identifier des solutions novatrices et pertinentes pour relever les défis complexes auxquels nous sommes confrontés », indique M. Adessou.

Il soutient que dans cette perspective, la réflexion devient un outil essentiel pour comprendre les nouveaux enjeux de la société et répondre aux besoins émergents. « En reconnaissant la pluralité des voix et en intégrant les perspectives des différentes composantes de la société, y compris les jeunes, les femmes, les personnes handicapées, et bien d’autres, nous pouvons façonner ensemble un avenir démocratique plus inclusif et équitable », a-t-il ajouté.

Selon ses explications, la co-construction démocratique représente bien plus qu’une simple méthode de gouvernance. « C’est un engagement envers une démocratie vivante, en perpétuelle évolution, qui tire sa force de la diversité et de l’engagement de tous ses membres. En embrassant cette approche dynamique, nous pouvons renouveler notre engagement envers les principes démocratiques fondamentaux et construire ensemble un avenir plus juste et plus démocratique pour tous », a-t-il affirmé.

Au-delà de la démocratie endogène, cette rencontre a permis à la Fondation de se présenter officiellement aux acteurs de la société civile togolaise. C’est aussi l’occasion de présenter les programmes, les méthodologies, les domaines d’intervention et les défis, tout en exprimant la volonté de la Fondation de collaborer avec une variété d’acteurs pour façonner ensemble l’avenir démocratique de l’Afrique.

Pour Jean-Marc Segoun, directeur des opérations et programmes de FIDEMO, la Fondation émerge comme une force motrice dans le paysage panafricain, avec son siège basé à Johannesburg, en Afrique du Sud. Elle est fondée sur le principe de démocratiser le savoir-faire démocratique, et s’est engagée à catalyser la réflexion sur la démocratie endogène à travers le continent.

L’objectif principal de la Fondation est d’identifier les pratiques endogènes qui favorisent la démocratie, à travers des leviers d’action tels que la production de réflexions, la formation des jeunes, la co-construction d’outils pédagogiques et l’accompagnement des acteurs de la société civile.

« Cette initiative novatrice trouve ses racines dans une série de consultations approfondies menées sur le continent africain. Avec près de 400 discussions, il est devenu clair qu’il existait un besoin criant de valoriser et de comprendre les mécanismes démocratiques propres à chaque contexte africain », a-t-il fait savoir.

Il est à noter que la FIDEMO envisage l’ouverture de deux nouveaux laboratoires dans les pays lusophones et anglophones d’Afrique. Ceci démontre son engagement envers une démocratie inclusive et participative qui transcende les frontières linguistiques et géographiques.

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