Des populations de la région de la Kara, environ 420 km au nord de la capitale, témoignent de l’importance du biogaz. L’école primaire publique (EPP) Natchiboré située à 71 km de la ville de Kara et un ménage à Lohou dans le canton de Tchitchao l’utilisent à leur grande satisfaction.

Il s’agit d’une latrine, une fosse septique, un bac de chargement, un dom, un collecteur et un manomètre. Ce joyau permet aux utilisateurs de faire leur besoin qui est ensuite transformé en gaz pour la cuisine. Non seulement l’initiative freine le phénomène de défécation à l’air libre souvent constaté dans les milieux ruraux mais aide de facto les bénéficiaires pour la cuisson.

« Avec l’approche de l’assainissement total piloté par la communauté (ATPC), quand les selles sont bien utilisées et bien conservées, au lieu de nuire à la santé de la communauté, ils deviennent du trésor », a fait comprendre Sylvestre Tandaou, point focal WASH du Fonds des nations Unies pour l’enfance (UNICEF) dans la région de la Kara.

Ce chargé de suivi et évaluation du projet des latrines au biogaz à UNICEF explique qu’il s’agit d’une initiative du gouvernement togolais financé par le Fonds onusien.

« Les élèves font d’abord leurs selles qui sont ensuite canalisées jusqu’à une fosse septique pour la fermentation et produire du gaz pour la cantine scolaire », a précisé Komi Aklesso, enseignant à l’Epp Natchibore.

Il ajoute que le liquide qui reste dans la fosse est ensuite utilisé comme engrais pour le jardin potager.

EPP Natchiboré

« La réalisation des latrines a permis aux enfants de ne plus déféquer à l’air libre, d’éviter la déforestation et a permis aux femmes de la cantine de ne plus se salir par la fumée de bois et éviter aussi la déforestation », a expliqué Ware Piyabalo Mèba, le directeur de l’établissement.

« Avant, nous parcourions 13 km pour aller chercher du bois et par an, nous utilisons 4 tricycles de bois et 2 sacs de charbon. Mais actuellement, nous sommes libres, à n’importe quelle heure, nous pouvons nous lever pour préparer à manger » s’est réjoui Mauzibèdong Potchole, chef de ménage à Lohou dans le canton de Tchitchao

C’est un double avantage pour M. Potchole car explique-t-il le système lui permet d’avoir assez d’engrais pour ses semences.

Outre le ménage de M. Potchole, et l’EPP Natchiboré, 3 ménages et un autre établissement scolaire fait l’expérience du biogaz dans la région de la Kara.

Voltic Togo