Le second round des discussions politiques entre pouvoir et opposition s’est tenu comme convenu à Lomé le 23 Février 2018. A la fin de cette séance qui a duré quelques heures, un rapport très succinct a été présenté à la presse. La date du prochain round n’est pas encore décidée.
A se fier à la facilitation, les deux parties ont exprimé leurs points de vue sur les questions constitutionnelles et évalué les mesures d’apaisement et du renforcement du climat de confiance
« Les deux parties se sont convenues de se retrouver à une date qui sera décidée ultérieurement », a dit Daniel Osseï de la mission de facilitation.
En ce qui concerne le prochain round, aucune date n’a été précisée. Le président Ghanéen Dankwaa Nana Akufo Addo aurait une fois encore réitéré sa disposition à accompagner le processus de crise. Le président ayant un programme chargé avec une tournée en perspective en Europe et aux États-Unis.
La première séance s’est déroulée le 19 février sous la houlette du président ghanéen et avait permis de décider de relaxer au moins 41 détenus politiques.
Dans les couloirs, il se rapporte que la Coalition des 14 partis de l’opposition a vertement posé la question du retour à la Constitution de 1992 avec ses conséquences sur les prochaines élections. La partie adverse n’a pas non plus manqué d’y opposer une fin de non recevoir.
Au sortir de la séance, toutes les parties se sont muées dans un silence de carpe.
De l’avis de plusieurs observateurs, c’est un signe patent que ça coince déjà au dialogue.
Ce dialogue, le 27ème devrait permettre aux hommes politiques de s’accorder sur des réformes à opérer pour apaiser la crise sociopolitique qui secoue le pays de plus fort depuis Août 2017.
[…] Togo : ça coince au dialogue ! […]
QUE SIGNIFIE RETOUR A LA CONSTTITUTION DE 1992?
Il me semble que l’exigence du retour à la constitution de 1992 ne revêt pas la même signification pour tous ceux qui en font leur combat. Aucune loi n’est parfaite et donc, a vocation à s’améliorer et à s’adapter aux besoins des sujets de droit. C’est justement la mise en application de la loi qui fait ressortir ses insuffisances et imperfections. Il en est de même de la constitution de 1992 qui est loin d’être une loi parfaite. Sa mise en application a dû à certain moment, exigé des modifications pour assurer le bon fonctionnement des institutions de l »Etat et dans l’intérêt général de la nation, à l’exclusion de tout intérêt personnel. Ainsi modifier la constitution pour se maintenir au pouvoir ou assurer le pouvoir à ses descendants est non seulement anticonstitutionnel, mais constitue aussi un crime imprescriptible. Tout auteur co-auteur, bénéficiaires de ce crime devrait être poursuivi. Donc si le retour stricto sensu à la constitution de 1992 me semble un raccourci impossible, il n’en demeure pas moins qu’en annulant les tripatouillages orchestrés dans un dessein machiavélique de conservation du pouvoir, nous devrions déjà nous en réjouir et nous pencher sur les grands travaux de réformes institutionnelles.
‘Ce dialogue, le 27ème devrait permettre aux hommes politiques de s’accorder sur des réformes à opérer pour apaiser la crise sociopolitique qui secoue le pays de plus fort depuis Août 2017.’
Si parler du temps qu’il fait, c’est aussi dialoguer, et si le dialogue actuel est le 27ème, alors, la crise sociopolitique ne date pas d’Août 2017. Parce que les 26 précédents se concentraient autour des mêmes questions. Ainsi, pour comprendre ce qu’il se passe depuis Août 2017, il faut l’éclairer des faits passés.
Le Togo étant une dictature depuis 1967, la crise sociopolitique est alors intrinsèque à la nature tyrannique du régime. Car, un régime dictatorial porte en lui les principes de la crise sociopolitique. Un régime dictatorial, est tel qu’il ne peut favoriser la concorde politique et la cohésion sociale. La crise est le régime, le régime est la crise.
Nous avons affaire au Togo à une forme de terrorisme. Ce régime est terroriste et ce, depuis son origine sanglante et diabolique.