Photo UNICEF/ Roger LeMoyne

Le gouvernement togolais a décidé de la reprise des visites en prison à compter du 22 avril 2022. L’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et le Collectif des associations contre l’impunité au Togo (CACIT) s’en réjouissent mais restent sur leur soif. Les deux organisations qui ont plaidé fort pour cette mesure, appellent le gouvernement à des mesures additionnelles.

Ce sont des mesures qui, selon l’OMCT et le CACIT, devront permettre de « répondre aux souffrances physiques et psychologiques provoquées par cette restriction de deux ans ».

« Les autorités doivent mettre en place une cellule d’écoute psychologique pour les victimes de cette isolation forcée. Il faut aussi œuvrer pour la libération anticipée des personnes vulnérables dont les enfants, les personnes âgées et les malades, qui ont payé le prix fort de ces restrictions », a fait savoir  Ghislain Koffi Nyaku, Directeur Exécutif du CACIT.

« Il en va de même pour les nombreuses personnes détenues à tort et qui ont subi une double injustice : les personnes en détention préventive dont le séjour carcéral a excédé la durée de la peine prévue, les défenseurs des droits humains ou ceux détenus pour leurs opinions politiques », a-t-il ajouté.

« Nos organisations espèrent reprendre sans restriction leurs activités dans les prisons. Nous sommes là pour accompagner la mise en œuvre des recommandations du Comité contre la torture des Nations unies et pour améliorer les conditions de détention des détenus », a déclaré Gerald Staberock, Secrétaire général de l’OMCT.

L’OMCT et le CACIT veulent bien croire en la pérennité de cette décision y compris en cas de nouvelle vague de contamination. Pour elles, des ressources suffisantes doivent être allouées à l’administration pénitentiaire afin d’éviter que la seule réponse à une crise sanitaire soit la fermeture complète des prisons.

Les détenus et mêmes les enfants détenus privés de visite de leurs proches pendant 24 mois peuvent enfin pousser un ouf de soulagement.

« Nous sommes reconnaissants aux autorités de nous avoir pris en compte. Je vais enfin revoir ma mère âgée de 65 ans qui est en prison depuis près de huit ans », s’est réjoui le fils d’une femme détenue à la prison civile de Lomé dont les propos sont rapportés par l’OMCT et le CACIT dans un communiqué de presse parvenu à la rédaction d’Africa rendez-vous.

Les visites en prison sont maintenant conditionnées par la présentation d’un pass vaccinal ou d’un test PCR authentique datant de moins de 72 heures et du port obligatoire de masque de protection par les visiteurs.

Voltic Togo