Gerald Staberock, Secrétaire général de l'OMCT

​Le Togo avait procédé à la libération de 17 mineurs dans le cadre des mesures contre la riposte de la Covid-19. Des défenseurs des droits de l’homme appellent à de nouvelles mesures urgentes et demandent que tous les enfants mineurs détenus soient relâchés.

Pour l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et le Collectif des associations contre l’impunité au Togo (CACIT), il est nécessaire si non, urgent de libérer l’ensemble des enfants détenus pour disent-ils, réduire les risques de propagation de la maladie au regard des conditions d’hygiène et de salubrité de la brigade pour mineurs de Lomé et dans les quartiers pour enfants. Ceci précisent-ils, doit se faire en application du principe de détention des mineurs seulement en dernier recours et pour la durée la plus courte possible.

Elles demandent aussi l’instauration d’un moratoire sur toute nouvelle garde à vue et détention d’enfants, et en particulier pendant la crise sanitaire ; s’assurer de la mise en place des mesures d’hygiène et de prévention pour éviter la propagation du virus dans les quartiers pour enfants des prisons civiles du Togo et ; instaurer dans les autres villes du Togo les mesures prises à Lomé pour privilégier les alternatives à la détention ainsi que la réinsertion des enfants.

Le 26 mars 2020, le réseau SOS-Torture en Afrique avait lancé l’alerte et demandé l’adoption de mesures urgentes pour protéger les détenus et le personnel pénitentiaire.  En Avril 2020, Unicef a aussi demandé la libération de tous les enfants en détention pour les protéger contre la Covid-19.

L’OMCT et le CACIT appellent également à libérer les femmes détenues qui gardent encore leurs enfants avec elles.

Ghislain Koffi Nyaku, Directeur exécutif du CACIT

Les deux organisations disent avoir eu échos de la contagion de 150 détenus de la prison civile de Lomé à la COVID-19 et se montrent inquiets. Ils pointent l’insuffisance des garanties offertes par le système carcéral pour le respect des mesures d’hygiène et de distanciation sociale préconisées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

Toutefois, les deux organisations saluent entre autres, la distribution de trois rations alimentaires par jour au lieu d’une seule précédemment et l’administration de médicaments à tous les détenus et l’intention exprimée par le gouvernement togolais de vouloir privilégier l’éducation et la réinsertion des enfants à travers l’ouverture prochaine d’un centre de réinsertion à Lomé pour les enfants détenus.

Voltic Togo