A qui va revenir la présidence de la conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à l’issue de leur sommet ordinaire du 30 Juillet 2018 à Lomé? Pendant des mois, circulaient sur toutes les lèvres, le géant nigérian Muhammudu Buhari. Cette carte semble dépassée, la mise est sur Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, président en exercice du Ghana, facilitateur dans la crise togolaise.
Déception du côté de bon nombre de Togolais qui s’attendaient de voir Buhari monter au perchoir? En tout cas, rien n’est encore sûr et définitif. Mais, les dernières évolutions font perdre des points au géant nigérian qui a depuis quelques mois, affiché sa position tranchée dans la crise socio-politique qui secoue le Togo de plus fort depuis Août 2017.
Qu’est-ce qui n’a pas marché?
Primo, l’on évoque le règlement intérieur de la conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO qui stipule qu’en aucun cas, un président ne peut prétendre à diriger l’instance si pendant son mandat est prévu des élections dans son pays. Le Nigeria organise en février 2019, des élections présidentielles auxquelles rempile Muhammudu Buhari.
Deuxio, l’homme fort du Nigeria a affiché une position bien tranchée dans la crise togolaise au point de créer des frustrations dans le monde diplomatique surtout à Lomé2. Nombreux sont ces observateurs qui craignent une décision brusque et radicale pour résoudre l’équation togolaise surtout que le Nigeria pèse lourd dans l’espace.
Tertio, Muhammudu Buhari a montré avoir une santé non stable pour avoir passé des semaines et à plusieurs reprises à Londres pour des ennuis. « ça craint« , murmure-t-on sur le bout des lèvres. A cela, l’homme a aussi des réserves à la politique de la monnaie unique de l’espace communautaire mais aussi et plus fort, la suspension du Nigeria à la participation de l’accord de libre échanges de l’Union africaine (UA) en Mars 2018.
Nana Akufo-Addo, la solution?
Après Faure Essozimna Gnassingbé, président du Togo dont le mandat est arrivé à terme le 4 Juin 2018, il faut bien passer le maillet cette fois-ci à un président de pays anglophone de l’espace. Qui alors?
La piste Buhari laissée, celle de Nana Addo Dankwa Akufo-Addo semble être la solution même si, selon des informations parvenues à la rédaction d’Africa rendez-vous, l’homme hésite encore.
Le président ghanéen est proposé pour plusieurs raisons qui jusque là tiennent encore la route. Facilitateur dans la crise togolaise dès les premières heures que son voisin de l’est lui a fait un clin d’œil, même avant d’avoir l’onction de la CEDEAO ou de l’UA. Il a, à plusieurs reprises, été félicité pour son leadership.
Nana Akufo-Addo incarne un paradigme bien apprécié par beaucoup d’Africains. Celui-ci se repose sur 3 points notamment changer les structures des économies sur le continent, accroître la coopération et non l’aide et, renforcer les institutions clés de l’Etat.
Un bon condensé qui milite en faveur de cet homme, dans la course présidentielle depuis 1998, qui connait bien les rouages de la diplomatie pour avoir été aussi le premier procureur général et ministre de la justice de l’époque de John Kufuor ensuite, ministre des affaires étrangères et travaillé au Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).
En tout cas on en saura encore plus dans les jours à venir si non, au cours du double sommet CEDEAO-CEEAC prévu à Lomé le 30 Juillet 2018.
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Hahaha, je croyais que Faure Gnassingbe va frauder et rester au pouvoir de la Cedeao? C son habitude de ne pas passer la mains. Il aime trop le pouvoir. Tel pere tell fils.
‘Nana Akufo-Addo, la solution?’
Une organisation telle la CEDEAO devrait avoir le dessein de façonner en son sein, une culture psychologique qui soit une réponse aux problèmes qui se posent dans l’espace. Dans cette perspective Nana Akufo-Addo, de part sa réalité propre et la structure qu’il représente, c’est à dire le Ghana, deviennent des outils qui peuvent contribuer à l’émergence d’une telle culture.
Le Ghana est cette structure où les leaders, par le pouvoir de la volonté politique, ont dépassé le stade auquel se trouve nombre de pays en Afrique. Et le Président Nana Akufo-Addo est l’expression de cette réalité structurelle. Ainsi, il n’est pas que la solution dans ce qui est donné au Togo qui est une sanglante dictature depuis 1967, où des hommes habités par le diable se sont institué en cause de douleur, de mort, de souffrance, etc pour des générations, ce Togo peut puiser dans l’exemple ghanéen pour faire et pour être.Le Président du Ghana et le Ghana offrent représentent un réceptacle intéressant pour l’Afrique dans son ensemble, car comme structure elle offre, une réponse aux principes qui sont à la racine des troubles en Afrique: la problématique de la relation au pouvoir.
Le Nigéria et son Président Buhari sont aussi la solution. Ils ont la crédibilité et l’autorité morale compte tenu de leurs réalités propres.
Cela dit, je critique un point du paradigme du Président du Ghana. Avancer l’idée d’accroître la coopération et non l’aide, revient à affirmer implicitement que l’Afrique, malgré ses immenses ressources naturelles, n’avait pas les moyens d’un développement raisonnable. Un des concitoyens du Président Nana, je veux dire, l’ancien Secrétaire Général de l’ONU et d’autres ont démontré que l’aide dont on parle n’est rien comparée aux ressources qui sortent de l’Afrique. Il faut avoir le courage de la vérité.
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